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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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—Qu'elle est jeunette et maigre ! chuchotait une femme.

— Pauvrette, reprenait un vieillard a barbe blanche, ils ont du lui en faire voir dans sa prison, ces maudits Godons que Dieu damne !

— Chut !... faisait a son tour une jeune fille. Si l'on vous entendait...

Bientot, d'ailleurs, tout le monde se tut. Un homme en robe noire s'etait place debout aupres de Jehanne agenouillee, un parchemin ceinture de rouge entre les doigts. Quelqu'un, derriere Catherine, chuchota avec un respect craintif.

— C'est maitre Guillaume Erard, de la Sorbonne. Il va precher.

De fait, le docteur en robe noire commencait d'une voix a la fois sonore et onctueuse un long et emphatique sermon qui avait pour theme : « Le rameau ne peut produire du fruit s'il n'est demeure a la vigne... » Mais Catherine n'ecoutait pas. Elle regardait Jehanne, effrayee de la trouver si pale, et si maigre. La Pucelle flottait litteralement dans son costume d'homme en serge noire. Ses cheveux allonges encadraient un visage si creuse que les limpides ; yeux bleus semblaient en avoir devore toute la substance. Mais son courage paraissait entier.

Au bas de sa tribune, juste derriere le cordon de troupes, Catherine pouvait voir une tache vert fonce : le chaperon d'Arnaud dont, dans sa propre chair, elle eprouvait toute la tension nerveuse. Tout a l'heure, de sa force et de sa rapidite dependraient le salut de Jehanne et le sien propre. Arnaud allait jouer sa vie, quand il se lancerait pour s'emparer de la prisonniere. Ni lui ni Catherine ne l'ignoraient et, quand ils s'etaient separes, au matin de ce jour, le jeune homme s'etait, pour une fois, departi de son masque glace... oh, un tout petit instant ! Il avait pris la main de Catherine, usee et abimee par les lessives, et l'avait appuyee vivement contre ses levres.

— Ne m'oubliez pas tout a fait, si je meurs... avait-il murmure.

L'emotion avait tellement etrangle Catherine qu'elle n'avait rien pu dire.

Des larmes avaient empli ses yeux mais il s'eloignait deja, ridicule et touchant dans ce costume trop etroit pour son corps vigoureux. Tout ce qu'avait pu faire la jeune femme c'etait enfermer au plus chaud de son c?ur cet instant fugitif...

La voix du predicateur venait de s'enfler, obligeant les oreilles de Catherine a l'attention :

— Oh, maison de France ! clamait-il, tu n'avais jamais connu de monstres jusqu'ici, mais, a present, te voila deshonoree en pretant foi a cette femme, magicienne, heretique, superstitieuse...

Mais a son tour la voix claire de Jehanne s'elevait, calme, glacee de dedain :

— Ne parle point de mon roi ! cria-t-elle. Il est bon et vrai chretien !

La foule vibra comme une corde tendue mais ce ne fut qu'un fugitif eclat.

Le ronronnement d'Erard avait repris et Catherine s'en desinteressa. Le moment approchait, elle le sentait...

Quand il fut la, tout se passa si vite qu'elle crut perdre la tete. Entre les deux tribunes, il y avait tant d'agitation qu'il etait impossible de comprendre ce qui se passait. Tout le monde criait a la fois. Catherine vit un moine glisser un papier et une plume dans la main de Jehanne qui semblait cette fois tout a fait affolee. Autour d'elle la foule devenait houleuse... Jehanne fit un signe sur le papier et on la poussa au bas de l'echafaud. On allait l'emmener, mais ou ? Catherine vit qu'Arnaud se tournait vers le cote ou elle se trouvait, comprit que le moment etait venu...

Alors, elle se lanca dans la bagarre. Avec un cri percant qui fit retourner une partie de la foule, elle tomba en arriere, donnant tous les signes d'une crise nerveuse. Elle chut rudement sur les marches croulantes du calvaire, se fit mal mais n'en cria que plus fort. Le visage de Nicole, distendu par les cris qu'elle poussait, elle aussi, lui apparut, porte par la foule. Le tumulte devint extreme, aussitot domine par les bourdons du beffroi. La foule rugit, forma de grands remous. Renversee a terre au milieu de gens qui cherchaient a la relever, Catherine ne voyait rien. Mais une voix tonnante domina la tempete.

— Arretez aussi cette femme dont les convulsions ont cause ce scandale !

Nicole, les yeux dilates d'epouvante, disparut, avalee par la foule comme par miracle. Un instant plus tard, la poigne sans douceur des soldats anglais ramassait Catherine, la remettait debout rudement. Alors, elle vit...

Elle vit Cauchon, violet de rage, le doigt tendu vers elle... Et Jehanne que les soldats entrainaient vers la prison. Elle vit Arnaud, luttant encore contre trois archers anglais, avec l'energie du desespoir. Et elle comprit que le coup avait echoue... que tout etait perdu...

Une heure plus tard, meurtris par les coups recus et charges de chaines, mais cote a cote, Arnaud et Catherine comparaissaient devant l'eveque de Beauvais. Tous deux faisaient bonne contenance. Il n'etait plus temps de courber l'echine et de se cacher derriere de fausses identites.

— Tout est perdu, chuchota Arnaud a sa compagne quand ils franchirent la porte du donjon. Il nous reste a bien mourir... moi tout au moins !

Un coup de poing d'un archer lui imposa silence et Catherine vit un peu de sang couler de sa levre fendue. Maintenant, debout tous deux devant la haute cathedre de chene dans laquelle Cauchon entassait sa vaste personne, le menton dans la main en une attitude qu'il pensait pleine de dignite, ils laissaient peser sur eux le silence, le regard faux du prelat.

— Des perturbateurs ! grogna celui-ci... de pauvres miserables fous qui voulaient enlever la sorciere, je pense ! Ou allons-nous si des croquants se melent d'avoir une opinion...

Il semblait prodigieusement ennuye par ce qu'il considerait comme un incident. Son regard etait vide d'interet. Il commenca a ronger l'ongle de son pouce gauche, puis cracha. Et, brusquement, le regard eteint s'alluma. Une flamme d'etonnement, de stupeur encore incredule. Il se leva de son siege, en descendit les marches, lourdement, vint a Catherine qui, la tete haute, le regardait approcher... D'un revers de sa main grasse, il fit sauter le bonnet de la tete de la jeune femme decouvrant les tresses d'or de ses cheveux. Un mauvais sourire plissa les rides de sa figure.

— Il me semble vous avoir dit un jour que je ne vous oublierais pas, dame Catherine, mais, sur ma foi, je n'aurais pas cru avoir l'occasion de vous le prouver dans de telles circonstances. Je savais deja vos exploits, comme tout un chacun en Bourgogne, mais j'ignorais ce qu'il etait advenu de vous.

Nous conspirons, si je comprends bien ? Nous nous interessons a cette magicienne infame qui ne merite meme pas le fagot sur lequel elle grillera...

Il est vrai qu'entre ribaudes, on se comprend, on sympathise...

La voix cinglante d'Arnaud lui coupa la parole.

— Laisse-la tranquille, reverend pourceau ! Elle n'a fait que se trouver mal au spectacle de tes exploits contre une autre femme. Ce sont la, je sais, tes adversaires preferees, mais tu ferais mieux de t'occuper de moi. J'en vaux la peine.

Cauchon s'etait tourne vers lui et l'examinait avec plus d'attention. Mais la lumiere etait pauvre dans cette piece voutee percee d'une mince meurtriere.

Le prelat alla a la cheminee ou l'on venait d'allumer un feu pour combattre l'humidite des murs, saisit un brandon allume et l'approcha du jeune homme.

— Qui donc es-tu, toi ? fit-il avec curiosite. Ton visage ne m'est pas inconnu... mais ou donc t'ai-je vu ?

— Cherche ! jeta Arnaud goguenard. Et mets-toi bien dans la tete que tu n'as ici qu'un adversaire : moi ! Cette femme n'a rien a voir dans cette histoire...

Comprenant qu'Arnaud cherchait a la sauver, Catherine protesta. En tout et pour tout, elle voulait partager son sort, quel qu'il fut !

— Merci de votre generosite, mais je refuse. Si vous etes coupable, je le suis aussi...

— Sottise ! cria Arnaud furieux. J'ai agi seul !

Le regard incertain de l'eveque allait de l'un a

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