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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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Quand les prisonniers deboucherent avec leur escorte sur la place du Vieux-Marche, Catherine, malgre l'etat de grace dans lequel elle vivait depuis plusieurs jours, sentit son courage l'abandonner et la peur se glisser en elle.

C'est que la mort, quand elle se presente sous une certaine forme, est particulierement epouvantable. Devant elle, Catherine voyait, empilee sur un cube de maconnerie haut d'un etage, une veritable montagne de buches et de fagots, terminee en son sommet par un sinistre madrier d'ou pendaient des chaines. Son regard eperdu chercha celui d'Arnaud. Sourcils fronces, machoires serrees, il regardait, lui aussi, le bucher, luttant peut-etre contre la meme peur. Catherine songea que dans le combat il devait regarder l'ennemi de cette maniere. Mais il dut penser a elle car ses yeux se tournerent vers la jeune femme avec tant d'amour et de pitie qu'elle sentit sa peur diminuer un peu. Autour du bucher, des hommes en guenilles s'affairaient, entassant encore des fagots sous la direction du bourreau...

La place etait pleine de monde mais surtout de soldats anglais. Les gens de la ville devaient se contenter, pour voir, des fenetres, des toits et des piliers de la vieille halle car il y avait bien six ou sept cents soldats sur la place triangulaire dont la fleche de Saint-Sauveur ponctuait le sommet. Dans l'espace vide, outre le haut bucher, il y avait un petit echafaud supportant un gibet mais Catherine savait que ce gibet etait la en permanence et, d'ailleurs, personne ne s'en occupait.

Les soldats pousserent leurs prisonniers en avant mais, au lieu de les diriger vers le bucher, on les arreta pres de deux grandes tribunes tendues de pourpre qui avaient ete dressees le dos a la vieille hostellerie de la Couronne et qui commencaient a s'emplir de pretres et de dignitaires anglais. Les archers les envelopperent si etroitement qu'ils n'etaient guere visibles pour la foule mais, en se retrouvant tout pres d'Arnaud, Catherine sentit tout son courage lui revenir ; leurs mains liees ne pouvaient se joindre mais leurs bras pouvaient se toucher. Tres vite, Arnaud murmura :

— Ce n'est pas nous qui devons mourir la, Catherine. Ce bucher attend quelqu'un... et je crains de deviner qui ! Regarde les tribunes...

— Silence ! grogna le sergent qui commandait l'escorte.

Sur la plus grande tribune, en effet, apparaissaient maintenant des eveques, parmi lesquels Catherine reconnut Cauchon. Ils entouraient une enorme silhouette en simarre de pourpre et collet d'hermine : le cardinal de Winchester aupres duquel se dressait, arrogant et tout arme, le comte de Warwick. Ces importants personnages prirent place dans des fauteuils et le gros cardinal fit un geste. Comme si elles n'attendaient que ce signal, les cloches de la ville se mirent a sonner en glas : Saint-Sauveur d'abord, puis Saint-Etienne, puis la cathedrale, Saint-Maclou, Saint-Ouen et toutes les autres. Les notes lugubres tombaient sur l'ame de Catherine. Elle se glacait malgre le chaud soleil qui avait deja seche ses vetements et ses cheveux. Un tombereau deboucha d'une ruelle, entoure d'une centaine de piquiers anglais.

Enchainee aux ridelles de ce tombereau, il y avait une forme blanche coiffee d'une sorte de mitre :

— Jehanne, gemit Catherine d'une voix que le chagrin etrangla... C'est Jehanne. Mon Dieu !

Le chant du « Miserere » rugi par les gosiers solides d'une cinquantaine de moines etouffa ses paroles mais elle tourna vers Arnaud un regard qui s'affolait.

— Est-ce que... nous allons voir cette horreur ?

Il ne repondit pas, hochant simplement la tete, mais Catherine put voir deux grosses larmes rouler sur ses joues. La jeune femme baissa la tete et se mit a pleurer. Ses mains liees la faisaient souffrir et elle regrettait eperdument de ne pouvoir s'en cacher les yeux, s'en boucher les oreilles pour ne plus entendre ces cloches, ce chant sinistre et les rires grossiers des soldats. Des lors, l'immense tragedie se deroula, pour Catherine, comme un epouvantable cauchemar, qui atteignit son point culminant lorsqu'elle vit la blanche silhouette liee, tout la-haut, au sommet de l'enorme bucher. Ses yeux noyes de larmes brouillaient les choses mais elle reconnut frere Isambart. Monte sur le bucher, il continuait d'exhorter Jehanne. Catherine entendit demander une croix, vit le sergent qui se tenait devant elle se baisser, ramasser deux brindilles de bois et les lier ensemble d'un lacet arrache a sa tunique puis les tendre a la martyre. Le bourreau courait deja tout autour du bucher, une torche a la main. Une fumee noire se leva, les flammes crepiterent, bondirent vers le ciel. Une atroce odeur de soufre et de bitume emplit l'air. A bout de forces, recrue d'horreur, Catherine se plia en deux, vomissant le peu que contenait son estomac revulse.

— Mon Dieu ! cria Arnaud en se tordant dans ses liens, Catherine !... Ne meurs pas !... Pas toi !

Sans rien dire, le sergent anglais se glissa parmi ses camarades, courut vers l'auberge de la Couronne, en revint avec un pot de vin dont, avec precaution, il fit boire quelques gorgees a Catherine. La malheureuse se sentit un peu mieux. Le vin coulait comme une flamme dans son corps, ranimant la vie. Elle tenta un pauvre sourire pour remercier celui qui la secourait, vit que c'etait un homme deja age dont la grosse moustache et les cheveux grisonnaient. Sous le casque elle vit aussi qu'il avait les yeux pleins de larmes.

— Merci, mon camarade..., fit pres d'elle la voix grave d'Arnaud.

Le soldat secoua ses lourdes epaules, essuya rageusement ses joues humides et bougonna avec un regard au bucher.

— Je ne fais pas la guerre aux femmes, moi. Je ne suis pas l'eveque Cauchon...

Il parlait un francais hesitant, rocailleux mais le ton suppleait.

Le bucher maintenant etait completement enflamme. Un cri sortit du milieu des flammes. C'etait la suppliciee. Elle criait « Jesus ». On ne la voyait plus mais frere Isambart, au risque de prendre feu, tendait toujours vers elle la grande croix processionnelle qu'il etait alle chercher a l'eglise. Le brasier ronflait, vomissant des torrents de fumee noire. Aucun son ne venait plus de son c?ur ardent. Alors, le bourreau ecartant soudain les flammes, le corps de Jehanne apparut. Elle etait morte. Le feu avait brule sa chemise revelant, voile de sang, deja noirci, son corps de jeune fille. Cette horreur fut trop pour Catherine. Cette fois, elle s'evanouit...

Elle rouvrit les yeux sur un choc violent. Quelqu’un lui administrait des gifles, puis quelque chose de brulant coula dans sa gorge. Elle toussa, cracha et, finalement, se retrouva assise, les yeux grands ouverts. Le sergent anglais qui lui avait fait boire du vin pendant le supplice de Jehanne etait agenouille aupres d'elle, une gourde a la main.

— Ca va mieux ? demanda-t-il doucement.

— Oui... un peu... Merci ! Mais Arnaud... ou est Arnaud ?

Elle se trouvait dans une piece basse et nue, assise sur une jonchee de paille. Le caveau prenait jour, tres haut, par un soupirail, mais n'avait pas trop l'air d'une prison.

— Votre compagnon ? Il est a cote, sous solide surveillance... Je vous ai mise ici pour que vous repreniez vos sens, tranquille.

— Ou sommes-nous ?

— Au corps de garde de la porte du Grand-Pont. Les ordres sont que l'on vous y garde a vue jusqu'a la nuit tombee. Ne m'en demandez pas plus...

Tachez de dormir...

Il s'eloignait deja, lourdement, trainant ses semelles de fer sur les dalles raboteuses. Catherine voulut faire un geste mais ses mains etaient toujours liees. Elle se laissa retomber sur la paille, les larmes aux yeux.

— Arnaud !... Je voudrais tant le voir !

— Vous le verrez plus tard. Pour l'instant, c'est interdit.

Le sergent allait sortir. Elle le rappela :

— Un moment, je vous prie ! Vous avez ete bon pour moi. Pourquoi ?

Vous etes anglais, pourtant !

— Ca vous parait une raison suffisante pour ne pas avoir pitie d'une pauvre fille ? fit-il avec un sourire triste. C'est que, voyez-vous, j'ai une fille moi aussi. Elle habite avec sa mere, un village du cote d'Exeter... et vous lui ressemblez un peu. Quand on vous a trainee sur la place, tout a l'heure, j'ai cru la voir. Ca m'a fait mal !

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