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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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Elle baissa la tete et murmura d'une voix sourde :

— J'ai voulu suivre... un vieux reve ne voici bien longtemps ! Mais j'etais folle, je crois...

Elle releva la tete et, comme des larmes brulantes montaient a ses yeux, elle cria, prise d'une fureur subite :

— Folle a lier, folle comme ces enfants que l'on voit se pencher sur les puits, les nuits de pleine lune, pour essayer de prendre son reflet entre leurs petites mains et qui meurent de leur illusion...

Sa voix s'enroua. Le gouverneur l'examinait avec une curiosite qui n'etait pas denuee d'interet et qui n'echappa pas a Arnaud. Le capitaine eut un rire feroce.

— Quand je vous l'avais dit ? Nous voila en plein songe ! Cette femme veut nous faire croire qu'elle courait apres un reve. En verite, messieurs, elle nous prend pour des sots. Si vous voulez qu'elle avoue, faites-lui donner la question. Je serais fort etonne qu'elle nous parle encore de reves sur le chevalet.

— Je vous ai deja pris pour beaucoup de choses, Arnaud de Montsalvy, s'ecria Catherine, mais jamais pour un sot et je le regrette !

Ses dernieres paroles furent couvertes par la discussion qui s'elevait entre les juges pour savoir si, oui ou non, la prisonniere serait remise au bourreau pour etre questionnee. Une peur insidieuse se glissa dans les veines de Catherine a l'idee de la torture. Elle etait deja si affaiblie, si epuisee ! Dieu savait quels aveux insenses la souffrance pourrait lui arracher. Avec angoisse, elle suivait la rapide discussion a mi-voix des cinq hommes et se rendait compte que les trois echevins etaient pour Arnaud. Un seul etait contre : le gouverneur. Elle l'entendait dire :

— Tout cela n'a guere de sens, selon moi. Oubliez-vous que vous autres, gens d'Orleans, aviez envoye messire Xaintrailles aupres de Philippe de Bourgogne pour lui demander de prendre la ville en charge et qu'il avait accepte ?

Il avait accepte, en effet, mais n'avait pas pour autant retire ses troupes. Il a fallu une mesentente entre lui et son beau-frere le regent Bedfort, pour qu'il le fit. C'est donc a un mouvement de mauvaise humeur que Philippe a obei, non a un geste de solidarite francaise. De plus, il n'ignore pas que le ciel envoie a notre secours et qu'il n'a plus rien a attendre de nous. Je pense, moi, que cette femme est venue ici avec une mission bien precise et j'entends qu'on lui en arrache le secret. Le sort de notre ville en depend peut-etre, fit l'un des echevins.

Les deux autres notables approuverent vigoureusement leur collegue.

Arnaud eut un sourire oblique a l'adresse de Gaucourt.

— Voyez, messire, nous sommes quatre contre vous. Nous l'emportons!

Puis elevant la voix :

— Bourreau ! Fais ton office !

Derriere l'un des piliers, Catherine terrifiee vit surgir un homme court et trapu, tout vetu de rouge et de brun. Un autre homme, pareillement equipe mais plus grand, le suivait. Les soldats s'ecarterent pour les laisser atteindre la prisonniere sur laquelle leurs mains rudes s'abattirent. En tournant la tete vers eux, Catherine avait apercu tout un cote de la salle qu'en entrant elle n'avait pas vu. Un appareillage terrifiant s'y etalait autour d'une sorte de lit en bois grossier dont deux treuils formaient le chevet et le pied. De longues tiges de fer sortaient d'un brasier ou elles rougissaient et, dans l'ombre, tout au fond, se dessinait vaguement la forme effrayante d'une grande roue armee de pointes de fer.

Effaree, Catherine ne pouvait detacher ses yeux de la sinistre installation quand un cri lui echappa. Le bourreau, brutalement, avait arrache sa robe deja si mal en point et sa chemise. A se trouver ainsi, nue en face de ces hommes dont les yeux, brusquement, la devoraient, une profonde rougeur lui monta au visage et elle voulut se cacher de ses bras.

Mais les tourmenteurs lui saisirent les poignets pour les lier ensemble. Un ordre, un cri plutot les arreta. C'etait Arnaud.

— Qui vous a ordonne de denuder cette femme ? ;

— Mais, Monseigneur... la coutume, protesta le bourreau.

— Je me moque de la coutume et je ne suis pas votre seigneur. Remettez-lui au moins sa chemise !

Si elle n'avait eu si peur, Catherine se fut rendu compte qu'Arnaud etait devenu bleme, que les ailes de son nez s'etaient pincees, mais elle se retenait pour ne pas hurler de terreur tandis qu'on l'entrainait vers le lit de torture. Le bourreau tant bien que mal avait drape sur elle ce qui restait de la chemise.

Sans douceur, on la coucha sur le lit de bois. Ses poignets furent ramenes brutalement au-dessus de sa tete et on les enchaina au treuil, tandis que l'aide- bourreau faisait de meme avec ses chevilles. L'echevin Lhuillier se pencha sur elle :

— Femme, avant que la douleur ne s'empare de vous, je vous adjure de nous dire, de bon gre, ce que vous etes venue faire en cette ville. Epargnez-vous, epargnez-nous ce qui va suivre. Pourquoi etes- vous venue ?...

Les yeux de Catherine cherchaient Arnaud, eperdument. Mais il se tenait hors de son champ de vision. Elle ne pouvait meme pas deviner s'il etait encore la. Alors, elle regarda Lhuillier.

— Pour retrouver l'homme que j'aimais, murmura-t-elle. Mais je ne vous dirai pas son nom.

— Pourquoi ?

— Parce que vous ne me croiriez pas !

Un hurlement de douleur lui echappa. Sur un signe discret de l'echevin, le tourmenteur avait donne un tour au treuil. Le corps de Catherine fut envahi par une maree de souffrance. Elle crut que ses bras et ses jambes s'arrachaient d'elle.

— Soyons serieux, fit doucement Lhuillier. Si vous voulez que nous vous accordions credit, il faut, au moins nous dire le nom de cet homme. Qui est-ce ? Quelque Bourguignon qui vit secretement ici ? Allons... montrez-vous raisonnable et votre souffrance cessera.

Des larmes brulantes coulaient sur les joues de Catherine. Elle avait si mal que parler lui etait deja penible.

— Demandez... a messire de Montsalvy. II... devrait... pouvoir vous le dire !

L'echevin hesita. Mais, juste a cet instant, deux hommes, deux chevaliers entrerent dans la salle et s'approcherent vivement du lit de torture. Malgre les larmes qui emplissaient ses yeux, Catherine reconnut Xaintrailles, mais elle n'avait jamais vu l'autre. C'etait Jean de Dunois, Batard d'Orleans, le maitre de la ville assiegee. Devant lui, chacun s'ecarta avec respect car, a la noblesse de sa naissance1, il joignait une grande bravoure, une indefectible loyaute et une infinie gentillesse. Il jeta sur la suppliciee un rapide coup d'?il, fit un geste.

— Delivre cette femme, bourreau...

— Monseigneur, commenca Lhuillier, ne vous semble-t-il pas...

D'un geste calme mais ferme, Dunois le fit taire.

— Non, mon ami ! Nous avons mieux a faire ceans que torturer une femme peut-etre innocente. J'apporte de merveilleuses nouvelles.

De derriere le pilier, Arnaud surgit, pale de colere.

— C'est moi, Monseigneur, qui ai fait arreter cette femme. C'est moi qui ai dit qu'elle etait dangereuse et c'est moi que vous offensez en desavouant mes actes !

Cette fois, le batard sourit, avec une nuance de tendresse, et Catherine, que le bourreau aidait a s'asseoir, remarqua l'extraordinaire seduction de ce sourire. Dunois posa ses deux mains sur les epaules du capitaine.

1. Il etait ne en 1402 des amours du duc Louis d'Orleans avec Mariette d'Enghien.

« Je ne desavoue pas tes actes, Arnaud ! Comment le pourrais-je ? Tu es mon frere d'armes et je t'aime

comme si nous etions du meme sang. Si tu as juge cette femme dangereuse, tu as bien fait de t'en assurer, mais pourquoi la mettre a mal ? Bientot l'envoyee de Dieu sera ici. Elle va quitter Poitiers ou les docteurs l'ont reconnue pure et sainte, ou les dames l'ont reconnue vierge et ou le roi lui a donne une armure pour mener les troupes a l'assaut. Et la Pucelle marchera vers Tours. Bientot elle rejoindra l'armee a Blois, bientot elle sera ici. C'est elle qui decidera du sort de la prisonniere quand Orleans sera libre. Jusque-la, cette femme demeurera en prison. Gardes, emmenez la prisonniere !

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