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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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Sans doute ne voulait-il pas en dire davantage car il se hata de sortir et ferma la porte, tres soigneusement, derriere lui. Catherine entendit des bruits de voix, de l'autre cote, mais ne chercha pas a deviner ce qu'elles disaient.

Elle se sentait trop lasse meme pour essayer de comprendre ce qu'elle faisait dans ce corps de garde. Pourquoi ne les avait-on pas ramenes a la prison, pourquoi fallait-il rester la jusqu'a la nuit ? Au surplus, la reponse serait bientot la. Elle entendit la grosse horloge du beffroi sonner sept coups et ferma les yeux, avide d'un peu de repos.

Peu a peu, l'ombre envahit sa prison, glissant par l'etroite fenetre au-dela de laquelle on devinait les bruits du fleuve. Les contours de la piece devinrent flous puis disparurent. Bientot, Catherine n'eut plus d'autre eclairage que le rai de lumiere jaune passant sous la porte. Elle voulut se lever pour ecouter ce qui se disait derriere cette porte ou des voix d'hommes parlaient toujours mais elle etait attachee au mur. Et, d'ailleurs, la porte ne tarda pas a s'ouvrir.

Deux archers parurent, encadrant un homme en robe noire et bonnet carre ; un autre suivit et Catherine poussa un cri de terreur en reconnaissant Geoffroy Terrage, le bourreau. Il portait quelque chose de blanc sur le bras.

L'un des archers libera Catherine et delia meme ses mains puis la forca a s'agenouiller, pesant des deux mains sur ses epaules. L'homme noir toussota, tira un parchemin de sa poche et commenca a le lire a la lumiere qui venait de la porte ouverte.

« Par ordre du tribunal ecclesiastique de cette ville de Rouen, les nommes Pierre et Catherine Son (c'etaient les faux noms dont s'etaient affubles Arnaud et Catherine), coupables d'intelligence avec la magicienne dite La Pucelle, arse et brulee ce jour en la place du Vieux-Marche a Rouen, sont condamnes a etre noyes en Seine par la main du bourreau jusqu'a ce que mort s'ensuive... »

Une colere folle souleva brusquement Catherine qui se redressa, prete a sauter au visage de l'homme en noir.

— Condamnee ? Et qui donc nous a juges ?... Le document ne me concerne en aucune maniere. Je ne suis pas Catherine Son, je suis Catherine de Brazey et mon compagnon est le noble seigneur Arnaud de Montsalvy...

Si elle avait cru impressionner le juge, elle se trompait. Il poussa un profond soupir de lassitude en regardant le bourreau.

— Faites votre office, maitre Geoffroy... Monseigneur l'eveque nous avait bien prevenus que ces malheureux n'avaient pas tout leur bon sens et que le demon d'orgueil les tourmentait. Elle aussi se prend pour une haute et puissante dame.

Terrage partit d'un gros rire et jeta l'objet blanc qu'il portait au bras sur Catherine.

— Mets ca... et vite si tu ne veux pas que je le fasse moi-meme.

C'etait une longue chemise blanche. Catherine eut l'impression bizarre, absurde que tout recommencait. Etait-elle bien a Rouen ou bien etaient-ce encore les murs d'Orleans qui l'entouraient ? Une fois de plus, elle allait a la mort. Mais aucune revolte ne lui vint. Elle allait mourir, soit... mais elle allait mourir avec Arnaud, unie a lui pour l'eternite. Qu'importait, dans ce cas, le mode d'execution, que ce soit l'eau ou la corde, pourvu que ce ne fut pas l'abominable feu.

Rapidement, elle se devetit, les yeux baisses pour eviter les regards des hommes, enfila la chemise et coulissa calmement le cordon du cou.

— Je suis prete ! fit-elle avec une hauteur qui troubla les bourreaux.

On la fit sortir du corps de garde, puis franchir la porte de la ville. Le couvre-feu etait sonne et il n'y avait personne dans les rues. Un vent vif soufflait de la mer et, dans le ciel, des nuages gris sombre couraient sur l'immensite noire. Au milieu du Grand- Pont, il y avait un groupe d'hommes eclaires de torches dont les flammes s'effilochaient au vent. Catherine comprenait parfaitement la man?uvre de Cauchon. Condamner et faire executer des gens de leur qualite eut ete difficile, d'autant plus qu'il n'ignorait pas les liens qui, si longtemps, avaient attache Catherine a Philippe de Bourgogne. Mais ainsi il etait tranquille. Qui donc lui reprocherait d'avoir fait jeter nuitamment a la Seine deux croquants convaincus de connivence avec Jehanne d'Arc et a demi fous de surcroit ?...

C'etait, en verite, fort habile...

Catherine se sentait calme jusqu'au plus profond de son etre. Elle put meme regarder l'eau noire dont le vent lui apportait l'haleine humide. Ainsi, c'etait la que tout finissait ? Il n'y avait vraiment plus rien a esperer, si ce n'est une vie meilleure dans l'au- dela?. Au fond, c'etait tres bien ainsi. Ils allaient mourir ensemble, les ennemis de naguere qu'un si profond amour unissait maintenant pour l'eternite. Ce reve-la, au moins, Catherine l'aurait realise...

Quand elle rejoignit, entre ses gardes, le groupe qui attendait au milieu du pont, elle vit Arnaud au centre. On l'avait depouille de ses vetements sordides et dechires, a l'exception d'une piece de toile qui ceignait ses reins.

Il etait magnifiquement insolite comme une statue antique dans un bourbier.

Les mains liees derriere le dos, il la regardait approcher et il souriait...

Catherine comprit qu'a lui aussi ces noces de mort suffisaient, qu'il ne demandait rien de plus. Etendu aux pieds du jeune homme, un immense sac de cuir, tout ouvert, attendait avec trois boulets de pierre. Un pretre, aupres de lui, elevait une croix de bois noir...

— Vous avez une minute pour vous repentir de vos fautes, fit le bourreau d'un ton rogue.

Alors, cote a cote, ils s'agenouillerent aux pieds du pretre, comme deux epoux dans une chapelle, courberent la tete. Les paroles d'absolution leur parvinrent comme du fond d'un reve. Puis l'executeur demanda encore :

— Avez-vous un dernier souhait ?

Ce fut Arnaud qui repondit, les yeux fixes sur Catherine :

— Deliez-moi que je puisse la prendre dans mes bras. Ainsi, la mort lui sera plus facile et a moi aussi.

D'un regard, Geoffroy Terrage consulta l'homme noir. La figure du bourreau semblait ravagee par un tourment interieur. Il paraissait nerveux, inquiet. Le juge eut un geste d'indifference.

— Faites, s'ils le desirent...

Un coup de dague et les liens d'Arnaud tomberent. Aussitot, il prit Catherine entre ses bras, la serra contre sa poitrine et couvrit son visage de baisers.

— Ce ne sera pas long, tu verras, lui dit-il tendrement... Un jour, quand j'etais enfant, j'ai failli me noyer dans un lac de mon pays, j'ai perdu connaissance... On ne souffre pas... Il ne faut pas avoir peur.

— Avec toi, je ne crains pas la souffrance, Arnaud ! Seulement j'aurais voulu avoir encore un peu de temps pour te dire mon amour...

— Mais nous allons avoir tout le temps, ma mie... l'eternite, l'eternite a nous deux.

Derriere eux quelqu'un renifla puis une voix anonyme, mais enrouee, demanda :

— Vous... etes prets ?

— Nous sommes prets, faites ! repondit Arnaud, les levres dans les cheveux de Catherine.

Ils ne regardaient plus qu'eux et ne virent pas le bourreau glisser les boulets au fond du sac. Toujours enlaces, on les coucha dans l'ouverture large et puis, une totale obscurite les enveloppa avec une odeur puissante de suint. La voix du pretre qui murmurait les prieres des agonisants ne leur parvenait plus que lointaine. Catherine eut, tout a coup, tres chaud. Elle eut un tremblement, un reflexe de peur qu'Arnaud calma d'un baiser. Puis, elle sentit que plusieurs mains les saisissaient, les soulevaient.

— N'aie pas peur, murmurait Arnaud contre sa bouche... je t'aime !

Ils tomberent dans un vide qui leur parut enorme. Il y eut un violent bruit d'eclaboussement, un choc suivi d'un froid glacial. Le sac si lourdement charge venait de toucher l'eau. Elle se refermait sur lui... Tout etait fini, bien fini. Catherine enlacee a Arnaud songea qu'elle emportait avec elle son amour. Il etait la tout contre elle, mele a elle, deux chairs confondues. Il buvait son souffle... ce souffle qui deja se faisait court. Elle commencait a suffoquer. Des eclairs rouges, aveuglants, passaient derriere ses paupieres closes. L'air lui manquait. Dans le sac de cuir epais, peu a peu, l'eau glaciale rampait comme une bete immonde et visqueuse. Catherine detacha ses levres de celles d'Arnaud, voulut murmurer encore :

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