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Catherine Il suffit d'un amour Tome 1 - Бенцони Жюльетта (книги бесплатно без TXT) 📗

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— Messire, dit-elle sechement, l'humeur de Monseigneur m'importe peu ! Ce que j'ai a lui dire interesse son honneur et si vous avez peur de m'annoncer, eh bien, je m'annoncerai moi-meme, voila tout ! Je vous souhaite le bonsoir !

Joignant le geste a la parole, elle ramassa ses jupes d'une main et s'elanca sous la voute. Roussay rougit de colere et la rattrapa.

— Je n'ai pas peur, Madame, et la meilleure preuve est que je vais vous annoncer dans l'instant. Mais n'en prenez qu'a vous de ce qui pourra advenir ! Je vous aurai prevenue.

— Allez toujours, je me charge du reste...

Quelques instants plus tard, Catherine entrait chez le duc. En l'apercevant, elle comprit que Jacques de Roussay n'avait rien exagere en ce qui concernait l'humeur du prince. Il ne se retourna meme pas lorsqu'elle lui fit la reverence. Debout devant l'une des fenetres de sa chambre, d'ou l'on apercevait la Grand'Place eclairee de torches, il tournait le dos a la porte et se tenait la, mains nouees dans le dos, tete nue et vetu d'une ample robe de chambre de velours pourpre. Sans bouger, il jeta :

— Votre insistance a me deranger est etrange, Madame. Vous apprendrez, pour votre gouverne, que je ne donne ce droit a personne et que, lorsqu'il me plait de voir quelqu'un, je l'appelle.

La veille meme, cette algarade eut peut-etre fait rentrer Catherine sous terre mais, a cette seconde, elle ne l'emut nullement.

— Fort bien, Monseigneur, je me retire ! Apres tout, il m'importe peu que l'on vous connaisse a partir de ce soir pour le prince le plus depourvu d'honneur de la Chretiente !

Philippe bondit et se retourna tout d'une piece. Il avait la meme expression glaciale qu'au champ clos, mais deux taches rouges marquaient ses pommettes pales.

— Mesurez vos paroles ! fit-il rudement et ne prenez pas pour excuse le fait que je vous ai, un jour, montre de l'indulgence...

— Et meme un peu plus ! Mais je m'en vais puisque je deplais a Monseigneur.

Elle amorcait deja un demi-tour quand la voix de Philippe la cloua sur place.

— Restez ! Et expliquez-vous ! Quelle est cette histoire d'honneur dont on me rebat les oreilles ? Mon honneur se porte, sachez-le, le mieux du monde. Le fait que mon champion ait ete battu n'a rien d'avilissant car son vainqueur est vaillant...

— Vraiment ? fit Catherine avec une insolence calculee. Le fait, en effet, n'aurait rien de deshonorant si vous ne l'aviez rendu tel en faisant jeter ce vaillant vainqueur dans une basse-fosse...

Une sincere surprise se peignit sur le visage de Philippe et Catherine sentit son courage s'accroitre. Saint- Remy avait raison. Le duc ne paraissait pas au courant.

— Que voulez-vous dire ? Qu'est-ce que ce conte de bonne femme

? Allons, parlez... De quelle basse- fosse est-il question ?

— De celle ou messire de Luxembourg a du jeter a cette heure les chevaliers de Montsalvy et de Xaintrailles apres avoir eloigne le connetable de Buchant sous un faux pretexte. Comment appelez-vous cela, Monseigneur, en matiere de chevalerie ? Moi, qui suis de sang roturier, j'appelle cela forfaiture. Mais je vous l'ai dit, je ne suis pas princesse... Encore, s'il se fut agi d'un simple chevalier insolent. Mais l'homme qui a vaincu le batard de Vendome portait ceci... a quoi le simple respect de votre sang vous commandait de ne pas toucher !

De pale, Philippe etait devenu bleme. Ses yeux gris, rives au casque fleurdelise que Catherine venait de devoiler, ne cillaient pas. Il paraissait change en statue de sel. La jeune femme, alors, se permit un petit rire qui le fouetta.

Donnez-moi ce casque, Madame, et m'attendez ici. Je jure par le sang de mon pere que, si vous en avez menti, vous irez vous-meme finir la nuit dans une de ces basses-fosses qui vous tiennent si fort a c?ur.

Catherine plongea dans une impeccable reverence.

— Allez, Monseigneur. J'attendrai ici... sans crainte.

Saisissant le casque, Philippe sortit a grands pas de la chambre. La visiteuse l'entendit ordonner a l'archer de garde de ne laisser sortir sous aucun pretexte la dame de Brazey.

Tres calmement, celle-ci s'installa dans un fauteuil pres de la cheminee ou l'on avait allume un grand feu parce que la soiree etait fraiche. Elle savait qu'elle n'avait rien a redouter et attendait Philippe sans inquietude. Il ne tarda d'ailleurs pas a reparaitre. Il avait toujours a la main le casque qu'il posa sur une table. Catherine se leva precipitamment et attendit. Le duc resta immobile et silencieux, bras croises sur la poitrine, tete baissee. Soudain, comme quelqu'un qui prend son parti, il se redressa, vint a la jeune femme. Elle vit que son regard etait toujours aussi severe.

— Vous aviez raison, Madame. Un de mes amis a cru servir ma cause en faisant du zele intempestif. Les deux chevaliers seront relaches... demain matin.

— Pourquoi demain ? s'insurgea aussitot Catherine. Pourquoi leur infliger une nuit penible, dans un cachot, apres un si rude combat ?

— Parce qu'il me plait ainsi, dit le duc avec hauteur. Et aussi pour vous punir. J'ai appris, en effet, Madame que vous portiez un tres vif interet a ces messieurs. Saint-Pol1 vous a trouvee dans leur tente, vous, l'une de mes sujettes ? Voulez-vous me dire ce que vous y faisiez ?

Si bonne envie qu'eut Catherine de jeter la verite au visage de Philippe, car, a cette minute, elle le haissait de tout son c?ur, elle sentit la jalousie latente sous

1. Jean de Luxembourg etait comte de Saint-Pol.

les paroles. Elle comprit qu'en avouant son amour pour Arnaud, elle mettrait en danger la vie du jeune homme. Armant son visage d'une expression insouciante, elle haussa les epaules.

— Autrefois, quand j'etais petite fille, a Paris, j'ai connu messire de Montsalvy. Mon pere qui etait orfevre travaillait pour sa famille.

Quand je l'ai vu tomber, j'ai eu peur qu'il n'eut ete mis a mal et suis allee m'enquerir de sa sante. Voila tout. Dois-je, pour vous plaire, oublier mes amis d'enfance ?

Au regard de Philippe, elle vit qu'il hesitait a la croire. L'instinctive mefiance envers tous et toutes qu'il tenait de son pere le retenait sur la pente menant a cette femme si belle. La tenant sous son regard, il demanda durement :

— Tu es bien sure qu'il ne s'agit pas d'une histoire d'amour ? Je ne le tolererais pas, sais-tu bien ?...

D'un geste brusque, il avait passe un bras autour de la taille de Catherine, l'amenait tout contre lui sans que son regard s'adoucit.

— C'est a moi que tu dois appartenir, tu le sais, a moi seul. Songe a la peine que je me suis donnee pour t'elever jusqu'a moi. Tu as epouse l'un de mes dignitaires, tu appartiens a ma Cour, tu es dame de parage de ma mere... Je n'ai pas coutume de me donner tant de mal pour une femme... Il y en a si peu qui en valent la peine ! Mais toi, tu n'es pas comme les autres. Il etait injuste de te laisser croupir dans les basses classes, avec cette beaute qui aurait du te valoir un trone. J'espere que tu apprecies ton sort.

Catherine se penchait en arriere sur le bras de Philippe pour eviter le contact de sa bouche qui, subitement, lui faisait horreur. Mais elle n'osait pas le repousser categoriquement a cause de ce regard immobile qu'il avait et qui lui faisait peur, moins pour elle que pour Arnaud. Il se penchait, plus bas, encore plus bas sur sa bouche. Elle ferma les yeux pour ne plus

le voir. Pourtant, il ne l'embrassa pas. Ce fut contre son oreille qu'elle sentit les levres de Philippe qui chuchotaient :

— Dans le petit cabinet voisin, tu trouveras tout ce qu'il te faut. Va oter cette robe et reviens... Je ne veux plus attendre.

Un affolement la prit. Elle ne s'attendait pas a cette brutale exigence. Voyons, il etait tard, il y avait fete au palais... il y avait aussi Garin qui devait la chercher ! Philippe ne pouvait la garder, pas ce soir !...

— Monseigneur, fit-elle d'une voix dont elle s'efforcait de masquer le tremblement, songez qu'il est tard... que mon epoux m'attend...

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