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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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— Messire, dit-elle doucement, je voudrais vous parler. Pouvez-vous m'accorder un instant ?

Pour toute reponse, il lui prit le bras et l'entraina a l'ecart, dans l'embrasure d'une fenetre, apres s'etre assure d'un coup d'?il que nul ne bougeait dans la grande salle.

— Que puis-je pour vous, belle dame ? fit-il gracieusement avec, cette fois, un large sourire.

— Je veux d'abord vous remercier, fit Catherine. J'ai su par mon geolier, a la prison, que, grace a vous, le regime avait ete considerablement adouci.

On m'a donne a manger, je n'ai point ete enchainee et...

— Laissez donc ! Vous ne me devez aucun remerciement. J'ai seulement agi suivant ma conscience. Ne vous souvenez-vous pas de nous avoir, jadis, tires de prison a Arras ?

Catherine ne put retenir un soupir de deception.

— Ah ? C'etait pour cela ? Moi qui esperais que vous croyiez a mon innocence. Je pensais que vous vouliez reparer un peu l'injustice de messire Arnaud...

— Peut-etre aussi est-ce pour cela. Je n'ai jamais cru a une mission qui vous eut envoyee ici. Vous etiez en si pitoyable etat ! Il fallait toute l'aveugle fureur d'Arnaud pour s'y tromper. Et, comme il ne voulait rien entendre, j'ai fait de mon mieux...

— Vous ne savez pas combien je vous en suis reconnaissante. Sans vous, il me faisait dechirer par le bourreau, sans pitie. Il me hait, n'est-ce pas ?

Le large visage de Xaintrailles prit une expression meditative qui lui etait tout a fait inhabituelle. On sentait qu'il hesitait a repondre, se trouvant peut-

etre en terrain peu sur.

— Honnetement, je n'en sais rien. Il donne l'impression de vous detester et pourtant...

— Pourtant ? murmura Catherine soulevee d'espoir.

— Pourtant, il agit de maniere etrange. Savez- vous pourquoi il n'a su que ce matin votre sauvetage ? Uniquement parce que, hier soir, il s'est saoule comme un Polonais. Et jamais je ne lui ai vu ivresse plus triste. Il vidait coupe sur gobelet et, chaque fois, il portait un toast a une invisible presence. Au petit jour, on l'a emporte a moitie assomme et pleurant comme un enfant. Il bredouillait des mots incomprehensibles, mais j'ai bien cru reconnaitre votre nom. Peut-etre qu'en effet il vous hait. Mais je croirais plutot, moi, qu'il vous aime encore plus !

De la grande salle, une voix leur parvint, celle d'Uliers qui criait :

— Alors, Xaintrailles, ce vin ?

— Je viens ! repondit le chevalier.

Puis, comme Catherine tentait de le retenir encore, il se pencha vers elle et demanda, tres bas et tres vite :

— Vous l'aimez, n'est-ce pas ?

— Plus que tout au monde, plus que ma vie ! s'ecria la jeune femme avec une sincerite qui fit sourire Xaintrailles.

— Il a de la chance, plus qu'il ne croit. Alors, ecoutez-moi, belle Catherine. Arnaud est obstine, tetu comme toutes les mules du royaume reunies, mais il cache sous son affreux caractere un c?ur etrangement sensible. Si vous l'aimez assez pour avoir toutes les patiences, tous les courages, pour savoir accepter tout et ne vivre que pour l'amener a vous, alors vous avez une chance. Si obstine soit-il, un jour viendra ou il n'en pourra plus de lutter contre lui- meme et contre vous.

— Ce matin, il voulait encore me faire pendre !

— En arrivant ici, peut-etre. Mais, avant, j'aurais voulu que vous voyiez son regard quand il vous a su vivante, sauvee par Jehanne. Arnaud ne sait pas se mefier de son regard. Je l'ai vu flamber et j'aurais bien jure que c'etait de la joie...

Xaintrailles n'en ajouta pas davantage. Il s'eloigna, laissant Catherine livree a ses pensees. Les quelques mots qu'il lui avait dits avaient ranime la petite flamme d'espoir qu'elle avait crue eteinte, cet espoir qui meurt si difficilement au fond d'un c?ur vraiment donne...

Tandis que les hommes buvaient dans la grande salle, Jehanne revint vers les femmes pour qu'elles l'aidassent a s'armer. Mathilde, Marguerite et Catherine qui les avait rejointes s'empresserent autour d'elle, lui passant l'une apres l'autre les pieces de l'armure blanche. Catherine, agenouillee a ses pieds, l'aidait a chausser les solerets d'acier. Elle releva soudain la tete et demanda :

— Pourquoi revetez-vous l'armure, Jehanne, puisque vous n'attaquerez pas aujourd'hui ? Vous n'allez pas monter seule a l'assaut, je pense ?

Jehanne se mit a rire :

— Ce n'est pas l'envie qui m'en ferait defaut, ma mie. Mais pour lors, je veux seulement accompagner mes messagers jusqu'au grand pont... Et voir un peu ou en sont les choses.

En effet, les deux herauts de Jehanne, Guyenne et Ambleville, etaient charges de porter sa lettre au camp de Talbot avec tout le ceremonial chevaleresque d'usage.

— Jehanne, chuchota Catherine en gardant entre ses mains l'un des gantelets de la jeune fille, j'aimerais vous suivre. Faites-moi donner un habit de garcon. Je serai votre ecuyer.

... et mes capitaines auront des distractions a cause de ce trop joli ecuyer, sourit Jehanne. Ils ont grand besoin de leur sang-froid et la ville a grand besoin d'eux. Allez sur le rempart, Catherine, vous en verrez tout autant.

Catherine soupira, n'insista pas. Elle vit Jehanne monter a cheval suivie de quelques capitaines parmi lesquels l'armure noire d'Arnaud brillait d'un eclat sinistre. Il semblait des plus empresses a suivre et a servir la Pucelle mais, chose etrange, Catherine n'en eprouva aucune jalousie. Jehanne possedait l'etrange pouvoir d'imposer silence aux voix mauvaises qui pouvaient se lever au fond de l'ame. Bien plus, Catherine avait l'impression qu'il ne pouvait rien advenir de mauvais au jeune capitaine quand il etait dans le sillage de la Lorraine. Jehanne forcait la confiance...

Tant que Jehanne et sa suite furent dehors, Catherine demeura sur le rempart de la porte Regnard, suivant des yeux la troupe guerriere, et ne redescendit qu'en les voyant revenir. En arrivant a la maison, elle constata que les yeux de Jehanne etaient pleins de larmes. Les Anglais n'avaient repondu que par des injures a sa lettre, l'avaient traitee de ribaude et de vachere. Et, ce qui etait plus grave aux yeux de la Pucelle, ils avaient garde prisonnier l'un de ses herauts. Seul Ambleville etait revenu. Guyenne etait garde au camp anglais ou Gladsdale menacait de le bruler vif.

Arnaud bondit aussitot.

— J'y vais ! s'ecria-t-il. Je le ramenerai.

— Non ! cria Catherine avec tant de spontaneite que tout le monde se tourna vers elle. Elle devint pourpre de honte, sous tant de regards, et comme Arnaud, sans daigner lui repondre, la toisait d'un air offense, elle se retira derriere le large dos de dame Mathilde, souhaitant rentrer sous terre.

Seule, Jehanne lui avait souri.

Il faut qu'Ambleville retourne, fit celle-ci en se tournant vers son heraut plus mort que vif. Et, comme les dents du malheureux claquaient, elle hocha la tete. « Eh, mon Dieu, fit-elle en lui tapant sur l'epaule, ils ne feront aucun mal, ni a lui ni a toi. Tu diras a Talbot qu'il s'arme et je m'armerai aussi : qu'il se trouve devant la ville. S'il peut me prendre, qu'il me fasse bruler avec Guyenne. Si je le deconfis, qu'il leve le siege et que les Anglais s'en aillent dans leur pays... »

Dunois, alors, intervint :

— L'intention est genereuse et noble, Jehanne. Mais Talbot ne viendra pas. C'est un grand chef et un bon chevalier qui, pour tout l'or du monde, n'accepterait jamais de se mesurer a une femme. Il suffit qu'Ambleville dise, selon moi, qu'il en sera fait aux prisonniers anglais que nous tenons et a ceux qui viennent discuter des rancons comme il sera fait a Guyenne.

Le conseil etait bon. Une heure plus tard, Amble- ville ramenait Guyenne et Jehanne, rassuree, s'en allait a la cathedrale avec toute la maisonnee pour faire chanter une antienne a la Sainte Vierge. Catherine, bien entendu, fit comme les autres. Elle suivit Mathilde et Marguerite.

La ceremonie terminee, comme on s'en revenait au logis, a la nuit close, la jeune femme remarqua le regard insistant dont l'enveloppait l'un des capitaines de la Pucelle. Si pesant etait ce regard qu'elle en eprouva un peu de gene en meme temps qu'un vague sentiment de triomphe. C'etait la premiere fois depuis bien longtemps qu'un homme la regardait ainsi, avec cette convoitise qui ne prenait meme pas la peine de dissimuler. Et cela lui rendit un peu confiance en elle.

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