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Catherine des grands chemins - Бенцони Жюльетта (книги полные версии бесплатно без регистрации TXT) 📗

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— C'est vrai, dit-elle doucement. Parlez-moi de mon fils...

Comment va-t-il ?

— A merveille ! Il est beau, fort, joyeux... Il parle deja tres bien et, la-bas, tout le monde lui obeit... a commencer par une sorte de geant que l'on appelle Gauthier et qui le suit partout. C'est le plus bel enfant que j'aie jamais vu. Il vous ressemble.

Mais Catherine hocha la tete.

— Ne vous croyez pas oblige a ces mensonges que les parents semblent toujours demander, mon ami. Michel est Montsalvy de la tete aux pieds.

— Il a votre charme... c'est le principal.

— Pour etre un vrai chevalier, il vaudrait mieux qu'il ait celui de son pere, grogna Sara derriere ses rideaux. Joli compliment a faire a une femme que lui dire que son fils est son vivant portrait.

Interdit, Pierre jeta un coup d'?il vers le lit. Catherine se mit a rire, un peu jaune a vrai dire. Elle sentait venir l'orage, Sara n'etant pas femme a garder pour elle ses impressions.

— Allons, Sara, ne bougonne pas. Messire de Breze a seulement voulu me faire plaisir. Viens ici.

La bohemienne s'approcha de mauvaise grace. Elle avait visiblement toutes les peines du monde a dissimuler l'aversion que lui inspirait le jeune homme.

— Moi, cela ne me ferait pas plaisir. Comme cela ne me fera pas non plus plaisir si l'on jase, demain, parce que messire de Breze sera passe par cette chambre.

— Je saurai bien faire taire les mauvaises langues, s'ecria le jeune homme. Je ferai rentrer les calomnies dans la gorge de leurs auteurs et a coups d'epee s'il le faut.

La ou passe la calomnie, il en reste toujours quelque chose. Si vous aimez vraiment dame Catherine, ne restez pas, messire. C'est la premiere nuit qu'elle passe dans ce chateau et elle est veuve. Vous n'auriez pas du accepter de venir.

— C'est vous qui etes venue me chercher. Et puis quel homme refuserait un instant de bonheur quand on le lui offre, ajouta-t-il en regardant Catherine avec admiration. Chaque fois que je vous vois, je vous trouve plus belle, Catherine... Pourquoi refusez-vous de me laisser prendre soin de vous pour toujours ?

— Parce que, s'ecria Sara perdant definitivement patience en voyant que Pierre ne bougeait pas, ma maitresse est assez grande fille pour prendre soin d'elle- meme. Et moi je suis la aussi pour cela.

— Sara ! s'ecria Catherine qui rougit de colere. Tu passes les bornes. Je te prie de nous laisser seuls.

— Et moi je refuse de te laisser saccager ta reputation. Si ce seigneur y tient autant qu'il le pretend, il me comprendra.

— Tu oublies qu'il nous a sauvees.

— Si c'est pour mieux te perdre, je ne lui en saurai aucun gre.

Interloque par cette scene inattendue Pierre de Breze avait hesite un instant sur ce qu'il devait faire. Il etait partage entre l'envie d'imposer silence rudement a cette forte femme qu'il considerait seulement comme une servante insolente et la crainte de deplaire a Catherine. Il prefera cependant capituler.

— Elle a raison, Catherine. Il vaut mieux que je vous laisse.

Encore que je ne comprenne pas bien ce qu'elle me reproche. Je ne fais rien d'autre que vous aimer de tout mon etre, de tout mon c?ur.

— C'est justement cela que je vous reproche, fit Sara gravement.

Mais vous ne pouvez pas comprendre. Bonsoir, seigneur. Je vais vous reconduire.

Ce fut au tour de Catherine de retenir le jeune homme par la main.

Pardonnez-lui cet exces de devouement, Pierre. Elle veille un peu trop jalousement sur moi. Mais, j'y pense, vous ne m'avez rien dit de ma belle-mere ? Comment se porte-t-elle ?

Un pli se creusa sur le front de Breze. Il ne repondit pas tout de suite et son hesitation fut sensible a Catherine qui, aussitot, s'inquieta.

— Elle n'est pas malade, au moins ? Qu'y a-t-il ?

— Rien, sur l'honneur ! Certes, elle ne semble pas tres vigoureuse.

Sa sante m'a paru bonne, cependant. Mais quelle affreuse tristesse ! Il semble qu'un mal interieur lui ronge le c?ur. Oh ! se hata-t-il d'ajouter en voyant les yeux de Catherine se remplir de larmes, je n'aurais pas du vous dire cela. Peut-etre me suis-je trompe.

— Non, fit Catherine tristement. Vous ne vous etes pas trompe.

Un mal la ronge... et je connais ce mal. Bonsoir, Pierre... et merci.

Nous nous verrons demain.

Les levres du jeune homme s'attarderent sur ses mains, mais elle demeura froide sous leur caresse. C'etait comme si la dame de Montsalvy etait entree d'un seul coup dans la chambre avec ce visage de douleur qu'elle n'avait plus quitte depuis le jour ou Arnaud s'en etait alle. Sara, qui suivait la marche des pensees sur le visage mobile de Catherine, entraina Breze qui sortit sans un mot mais a regret, cherchant a capter un regard qui ne le voyait plus. Catherine ne s'apercut meme pas de son depart. Seulement, lorsque Sara revint, elle comprit qu'il n'etait plus la et leva sur sa vieille amie un regard de somnambule.

— Il est parti ? - Et, comme Sara faisait signe que oui, elle ajouta amere : - Tu es contente ?

— Oui, je suis contente... et surtout qu'il ait suffi d'evoquer dame Isabelle pour que tu t'en detournes. Je t'en supplie, Catherine, pour toi-meme... et pour nous tous, ne laisse pas ce jeune et seduisant etourneau te tourner la tete. Tu crois te rechauffer au feu de cet amour

? Tu t'y bruleras si tu ne prends garde...

Mais Catherine n'avait pas envie de discuter. Haussant les epaules, elle alla s'accouder a la fenetre pour regarder la nuit. Les mots lui semblaient tout a coup si vides, si inutiles ! Ils resonnaient dans sa tete comme un battant de cloche. Elle avait besoin d'air, d'espace. A contempler a ses pieds la ville endormie, la douce campagne bleue, a sentir monter jusqu'a elle l'odeur vivante de la riviere, elle eprouva soudain une sorte de faim douloureuse, un sentiment de vide et de frustration...

Le triomphe de ce soir lui laissait un arriere-gout amer. Certes, La Tremoille etait abattu, durement puni, et sa femme ne l'etait pas moins. Certes, les Montsalvy gagnaient sur tous les terrains. Mais, elle, Catherine, quelle etait sa victoire ? Elle etait plus seule que jamais et, si le Roi lui avait rendu rang et fortune, elle n'en profiterait guere. Avant peu elle repartirait pour son Auvergne sauvage afin d'y travailler encore a la gloire des Montsalvy. Mais dans la solitude encore !

Au milieu de cette cour brillante, joyeuse, ou chacun semblait se preoccuper surtout de saisir l'instant qui passe, on lui prechait l'austerite, le dur devoir. Jeune et belle, l'amour lui etait interdit... et cela juste au moment ou elle en avait le plus besoin, au moment ou la soif de vengeance qui l'avait animee, soutenue jusqu'ici, s'etait enfin apaisee.

Se retournant brusquement, elle fit face a Sara et, avec colere, s'ecria :

— Et si j'ai envie de vivre, moi ? Si j'ai envie d'aimer, de ne plus etre une morte vivante, un objet de respect et de veneration, mais une chair qui vibre, un c?ur qui bat, un sang qui coule ! Si je veux exister enfin !

Les yeux noirs de Sara soutinrent sans un mot le regard de Catherine, mais la pitie que la jeune femme y vit passer ne fit qu'exciter sa colere. Elle cria :

— Alors ? Qu'as-tu a repondre ?

— Rien, fit Sara sourdement. Personne ne t'en empechera... pas meme moi.

— C'est bien ainsi que je l'entends. Bonsoir. Laisse- moi seule. Je veux etre seule puisque c'est tout ce que l'on me laisse !

Pour la premiere fois depuis bien longtemps, Sara, cette nuit-la, ne dormit pas dans la chambre de Catherine, mais dans le cabinet a robes voisin.

Dans les jours qui suivirent, Pierre de Breze ne quitta guere Catherine. Il portait son missel pour aller a la chapelle, s'asseyait aupres d'elle a table, l'accompagnait a la promenade et, le soir, bavardait longuement avec elle, dans l'embrasure d'une fenetre pendant que jouaient les musiciens du roi et que les autres dansaient.

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