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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта (книги полностью TXT) 📗

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— La maison-Dieu est pleine a craquer, lui confia-t-elle, tant nous sommes nombreux a venir implorer Monseigneur Saint Benoit pour la delivrance de la bonne ville d'Orleans ! Mais ici, on n'a point trop froid !

Viens pres de moi, on se tiendra chaud...

Catherine obeit, plia les genoux et se laissa tomber aupres de la vieille qui partagea genereusement avec elle son manteau rapiece.

— Tu viens de loin ? demanda-t-elle curieuse.

— Des marches de Bourgogne, repondit Catherine qui n'osait pas se declarer bourguignonne.

— Tu es jeunette pour les grandes routes ! Et tu viens prier toi aussi au tombeau du grand Saint ?

— Je vais a Orleans ! fit Catherine durement, esperant ainsi que la vieille, vexee, la laisserait tranquille. Mais, tout au contraire, elle vit tout a coup les yeux pales de la vieille briller comme des etoiles. Elle se pencha vers elle et murmura :

— Ah... tu n'es pas la seule ! Toi aussi tu veux assister au miracle ?

— Le miracle ?

— Allons ! fit la vieille avec un clignement d'yeux entendu et un leger coup de coude, ne fais pas celle qui ne comprend pas ! Toutes les petites gens du val de Loire savent qu'Orleans sera delivre par une envoyee de Dieu, une pucelle venue de Lorraine, jusqu'a Chinon ou est notre gentil sire.

Elle lui a dit qu'avec l'aide du Seigneur elle bouterait l'Anglais hors de France et elle leverait le siege d'Orleans.

— C'est un conte pour les petits enfants ! fit Catherine avec un sourire indulgent.

Du coup la vieille devint rouge jusqu'a son bonnet.

Un conte ? Aussi vrai que je m'appelle Bertille la dentelliere, c'est la vraie verite du Bon Dieu. Il y en a ici meme qui l'ont vue, Jehanne la pucelle, quand elle s'en est venue a Chinon avec six hommes d'armes. Elle portait habit de garcon mais elle est toute jeunette, et belle comme un ange du Seigneur et, dans ses yeux, il y a tout le ciel avec toute sa lumiere. La preuve meme que, dans Orleans, les capitaines l'esperent deja et que Monseigneur le Batard a dit a ses bonnes gens qu'il leur fallait avoir bon courage, que Dieu leur enverrait des vivres et du secours... Parait que le roi l'a envoyee a Poitiers, la Pucelle, pour que les eveques et les clercs du royaume la voient et lui rendent justice. Mais bientot elle entrera dans Orleans... Je sais bien, moi, que si je n'etais pas si vieille, j'irais tout droit dans la ville investie pour la voir. Seulement mes pauvres jambes ne me porteraient meme pas jusque-la et je mourrais en route. Alors, j'aime mieux rester ici, a prier pour ses armes, a l'ange du royaume !...

C'est ainsi que Catherine entendit pour la premiere fois parler de Jehanne d'Arc. Elle n'en eprouva aucun emerveillement, encore que cette pensee la tint eveillee une grande partie de la nuit. De l'irritation, bien plutot, et un flot amer de jalousie pour cette fille «jeune et belle » que « les capitaines esperent deja », les capitaines dont Arnaud faisait partie. Est-ce que cette Lorraine qui allait lui apparaitre avec l'aureole d'une envoyee de Dieu jointe a celle de sa beaute, dans toute la gloire des armes pour lesquelles il vivait exclusivement, n'attirerait pas a elle le regard et le c?ur d'Arnaud de Montsalvy ? Il fallait qu'elle- meme se hatat, il fallait qu'elle arrivat avant cette femme dangereuse et, tout au fond de son c?ur angoisse, Catherine se mit a detester la Guerriere.

Le lendemain matin, elle accepta le pain que les moines noirs distribuaient aux pelerins puis, tandis que les autres s'engouffraient dans la grande eglise, elle s'esquiva et gagna la route sans etre vue. La vieille Bertille lui avait dit qu'il y avait encore tout pres de neuf lieues jusqu'a la capitale du duche d'Orleans, neuf lieues... une eternite !

Alors commenca pour Catherine la partie la plus cruelle de sa voie douloureuse parce que, maintenant, l'angoisse et le doute habitaient son c?ur dans le temps meme ou son corps arrivait peu a peu aux limites de l'epuisement. Pendant la marche du matin, tout alla a peu pres bien. Mais, passe Chateauneuf, les blessures de ses pieds s'etaient rouvertes et tous ses muscles avaient recommence a lui faire mal. La fievre, peu a peu, se glissait dans son sang. Se penchant sur une fontaine pour y boire, elle vit avec epouvante son visage amaigri, ses traits tires, sa peau grise de poussiere. Elle avait l'air d'une mendiante et pensa que jamais Arnaud ne la reconnaitrait. Il rirait d'elle, bien plutot ! Le lieu etait desert, la fontaine abritee, en contrebas du chemin, par un bouquet d'aulnes. Le temps gris etait assez doux.

Vivement Catherine ota ses guenilles et se plongea dans la fontaine. Le froid de l'eau la fit claquer des dents mais, peu a peu, elle en ressentit du bien-etre.

La brulure de ses pieds s'estompait. La voyageuse se frotta de son mieux, regrettant les doux savons que Sara savait si bien preparer, puis lava ses cheveux qu'elle tordit ensuite sur sa tete. En sortant de l'eau, celle-ci lui renvoya le reflet de son corps et elle y puisa un peu de reconfort. Grace au ciel, malgre l'ecrasante fatigue, il n'avait rien perdu de sa splendeur ni de sa grace nerveuse. Un peu remontee, elle se secha comme elle put, remit ses hardes et reprit sa route. Le chemin s'infiltrait entre la Loire et une epaisse foret, mais, a mesure qu'elle avancait, il devenait plus desert. De larges etendues de forets avaient brule. De loin en loin, on pouvait voir les vestiges d'un village, un tronc d'arbre noirci, voire des cadavres abandonnes. La guerre etait presente partout et montrait de plus en plus sa face grimacante.

Mais, possedee par son desir d'arriver coute que coute, Catherine n'y prenait pas garde. Elle usait ses yeux a tenter de decouvrir, au loin, les murs de ce qui etait devenu pour elle la Terre Promise. Au coucher du soleil, elle avait parcouru six grandes lieues... et la forme confuse d'une grosse ville se montrait au loin, grise et indistincte. Elle devina qu'enfin c'etait la Orleans et son emotion fut si forte qu'elle se laissa tomber a genoux dans l'herbe courte, eclata en sanglots puis balbutia une courte priere. La nuit lui deroba bientot la cite. Alors elle s'etendit la ou elle etait, comme une bete epuisee, sans meme chercher un abri couvert. Qui donc, dans ce desert, prendrait souci d'une mendiante endormie ? Elle n'avait plus rien que l'on put voler, elle etait plus pauvre que les plus pauvres, en guenilles, affamee, presque nue et les pieds en sang... Elle dormit d'un sommeil de brute, se releva au premier rayon du soleil aussi simplement que si elle venait juste de tomber et reprit sa marche en avant. Un pas... un autre pas et encore un autre. La-bas, la ville semblait grandir, lui faire signe... Ses yeux fievreux ne voyaient plus qu'elle, ignorant les fumees d'incendie que l'on voyait a certains points de l'horizon.

Si elle n'eut ete si lasse, elle eut tendu les mains pour tenter de saisir le mirage qui devenait vivant. Peu a peu, elle distingua les iles plates sous leurs chevelures d'herbes, le grand pont, coupe en deux endroits, avec les forteresses qui le gardaient de part et d'autres. Elle vit la fleche aerienne des eglises, les grandes degoulinures noires laissees par l'huile et la poix bouillantes sur les murs, les bombardes qui les couronnaient. Elle vit le grand desert des faubourgs rases par les Orleanais eux-memes, les tragiques pans de murs qui avaient ete de belles demeures et meme de grandes eglises, deserts de l'heroisme ponctues, comme d'autant de betes a l'affut, par les bastilles de bois et de terre elevees par l'assaillant. Elle vit enfin le rouge etendard anglais et ses leopards d'or plante sur ces bastilles et narguant les douces fleurs de lis qui couronnaient d'azur et d'or la plus haute tour du chateau...

Immobile, les yeux brouilles de larmes, Catherine oublia ses douleurs, la faim qui tordait ses entrailles pour ne plus songer qu'a une seule chose : la, derriere ces murailles, Arnaud vivait, respirait, se battait et souffrait sans doute puisque la ville, a ce que l'on disait, n'avait plus de pain...

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