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Catherine des grands chemins - Бенцони Жюльетта (книги полные версии бесплатно без регистрации TXT) 📗

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Brusquement, elle releva sa tete qu'elle avait penchee pour qu'il ne vit pas son emotion.

— Ecoute, fit-elle d'une voix pressante. Il faut que tu cherches l'homme qui est venu ici cette nuit, celui a qui tu as dit que tu devais beaucoup.

— Le valet de Monseigneur le Grand Chambellan ?

Lui-meme... Je ne sais pas son nom, mais tu le reconnaitras sans peine. Va le trouver. Dis-lui ce que tu viens de me dire...

— Et si je ne le trouve pas ? Il a beaucoup de valets ce Monseigneur.

— Il faut que tu le trouves ! Il le faut ! Puisque cela te fait tant de peine de me faire du mal... Je t'en supplie, cherche-le.

Elle s'etait levee. De ses mains tremblantes, elle etreignait les enormes pattes du bourreau ; de ses grands yeux pleins de larmes, elle le suppliait. Il lui avait montre de la compassion. Elle devinait dans cet esprit obscur une sorte de sympathie. Il fallait, a tout prix, qu'il previenne Tristan ; sinon, cette nuit, le Flamand arriverait sans doute trop tard. Elle serait deja morte. Le bourreau n'avait-il pas dit « apres le couvre-feu » ? Le couvre-feu etait sonne depuis longtemps la nuit derniere, quand Tristan etait venu.

— Par pitie, Aycelin... si tu as un peu d'amitie pour moi, cherche-le

!

Le bourreau hocha sa grosse tete a laquelle de larges oreilles donnaient assez l'apparence d'une marmite. Ses yeux clignerent sous leurs paupieres sans cils.

— Je veux bien essayer... Mais ca ne sera pas facile. Il y a grand remue-menage au chateau aujourd'hui... Le Roi a decide de partir pour Chinon demain. On prepare les coffres de voyage ! Enfin... Je ferai ce que je pourrai.

Jambes brisees, Catherine se laissa retomber sur la paille.

L'information qu'Aycelin venait de lui donner etait precieuse car elle etait la preuve formelle de sa victoire. Le Roi, c'etait La Tremoille. Et il s'en allait vers Chinon ou l'attendaient les hommes du connetable de Richemont, ou commandait Raoul de Gaucourt gagne aux conjures.

Le sanglier devastateur qui, trop longtemps, avait galope sur la terre de France s'en allait vers sa derniere bauge. Mais, si Aycelin ne trouvait pas Tristan, Catherine ne verrait pas se lever le jour de la victoire...

Elle demeura de longues heures prostree, les yeux fixes, assise sur son grabat, les bras noues autour de ses genoux, ecoutant battre son c?ur, luttant de toutes ses forces contre le desespoir. De l'autre cote de ce mur, en face d'elle, il y avait Sara, sa vieille Sara, le cher refuge des heures cruelles et, cependant, elle ne pouvait pas la rejoindre. Il fallait crier pour etre entendue. Elle n'en avait meme pas la force... Mais l'angoisse l'assaillit plus cruellement encore lorsque le jour declina...

Au- dehors, dans la cour du chateau, l'agitation etait intense. Du fond de son caveau, elle pouvait entendre les ordres, les cris des servantes, les appels, tout le joyeux tintamarre d'un depart proche. La, tout pres, c'etaient les bruits de la vie qui s'en venaient, cruellement, narguer celle qui devait mourir. Et, un instant, elle se demanda si les morts, dans le tombeau, pouvaient encore entendre le vacarme des vivants...

Le bruit du judas de sa porte que l'on ouvrait la fit sursauter. A travers le grillage, elle apercut la figure rouge d'Aycelin, eclairee par une chandelle. Et les mots qu'il prononca tomberent, comme de lourdes pierres, sur son c?ur :

— Je n'ai pas pu trouver l'homme... Pardonnez-moi.

— Cherche encore.

— Je ne peux pas. Je n'ai pas le temps. Il faut que je me prepare.

Le judas claqua. Catherine se retrouva rejetee dans l'ombre de la nuit qui venait. Une ombre dont elle ne sortirait que pour entrer dans une nuit encore plus epaisse. Desormais, tout etait dit. L'espoir etait mort, il ne fallait plus rien attendre des hommes. Il fallait aller vers Dieu... Lentement, Catherine se laissa tomber a genoux, cacha son visage dans ses mains.

— Mon Dieu ! murmura-t-elle. Puisque c'est votre volonte que ce soir je meure, accordez-moi la grace de ne pas souffrir la torture.

Faites que j'aie le temps d'en finir moi-meme.

Elle tira doucement la dague de son sein, la tint serree contre elle saisie d'une soudaine tentation. Pourquoi ne pas en finir maintenant ?

Les bourreaux, en entrant dans sa prison, ne trouveraient qu'un corps sans vie... Ce serait tellement plus simple...

Au creux de sa paume, l'epervier etait chaud comme un oiseau vivant, rassurant comme un ami fidele. Elle savait exactement ou frapper pour atteindre son c?ur... La, juste sous le sein gauche... De la pointe de l'arme, elle chercha la place, appuya... La pointe piqua la chair, sous le tissu, et reveilla Catherine de l'espece de torpeur de mort qui l'emportait. Percer cette peau si fine serait facile. Il suffisait d'appuyer plus fort. Mais un instinct inexplicable arreta la main de la jeune femme. Que du moins elle vecut les dernieres minutes qui lui restaient. Et puis, elle ne voulait pas mourir au fond de ce trou. Elle voulait mourir face a son ennemie, jouir de sa deconvenue en la voyant lui echapper, lui crier peut-etre sa haine avant d'expirer... Oui, il fallait attendre jusque- la... C'etait mieux.

Les trompes du chateau, repondant aux cloches de la ville, sonnerent le couvre-feu. Elles glacerent le sang de Catherine. Etaient-ce deja les trompettes du jugement repondant au glas des morts ? Les dernieres minutes s'ecoulaient au sablier de sa vie. Bientot...

Dans le couloir, il y eut le bruit de pas chausses de fer, le raclement de l'acier sur la pierre. Catherine ferma les yeux, priant de tout son c?ur pour obtenir le courage dont elle allait avoir tellement besoin.

On s'arretait devant sa porte. Les verrous grincaient...

— Adieu, murmura-t-elle. Adieu, mon petit enfant... Adieu, mon epoux bien-aime. C'est moi qui vais t'attendre au Paradis.

La porte ouverte, la prisonniere put voir un piquet de quatre soldats qui attendaient devant sa porte. Le bourreau entra seul et Catherine frissonna. Si repoussante que fut la physionomie d'Aycelin, elle la preferait encore a son aspect actuel. En effet, les traits grossiers du tourmenteur etaient dissimules sous une cagoule rouge, percee seulement de deux trous pour les yeux, qui le recouvrait jusqu'aux epaules. Il etait terrifiant ainsi...

Sans un mot, il fit tomber les bracelets de fer, saisit les poignets de Catherine pour les lier dans son dos. Elle supplia :

— Une-seule grace, ami bourreau, la derniere... Lie- moi les mains par-devant.

Par les trous du masque, elle rencontra les yeux du tourmenteur. Ils lui parurent extraordinairement brillants. Mais il ne dit rien, se contenta de hocher la tete. Les mains de Catherine furent liees devant elle et elle constata avec joie qu'il ne serrait pas beaucoup les cordes.

Elle n'aurait aucune peine a saisir la dague, tout a l'heure...

Ce fut d'un pas ferme qu'elle marcha vers la porte, se placa au milieu des soldats tete haute. Le bourreau fermait la marche. Elle ne se retourna pas en entendant claquer de nouveau les verrous. Que lui importait que l'on refermat soigneusement la porte du cachot ? Elle n'avait meme pas le courage de regarder, au-dela, l'entree du cachot de Sara... Mais enflant sa voix de toute sa force, elle cria :

— Adieu ! Adieu, ma bonne Sara ! Prie pour moi.

La reponse lui parvint, vibrante :

— J'ai prie. Courage !

Bientot s'ouvrait devant la condamnee la porte basse de la chambre fatale et il lui fallut tout ce courage que lui recommandait Sara pour ne pas defaillir tant elle avait l'impression d'entrer la en enfer...

Debout, bras croises aupres de braseros flambants ou trempaient des tenailles, des griffes et des lames d'acier, deux tour- menteurs puissamment muscles attendaient. Torse nu, ils portaient tous deux une cagoule semblable a celle d'Aycelin et Catherine regarda avec horreur leurs bras que serraient les bracelets de cuir. Au milieu de la piece un chevalet avait ete dispose. Les chaines pendantes attendaient la victime et, dans l'ombre rouge que laissaient les braseros, d'autres instruments de supplice montraient leurs formes terrifiantes...

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