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Belle Catherine - Бенцони Жюльетта (смотреть онлайн бесплатно книга txt) 📗

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— Sara, dit Catherine au bout d'un moment, lorsque j'irai tout a fait bien, nous retournerons chez nous, a Dijon !

La gitane ne repondit pas. D'ailleurs, un bruit bizarre venait d'eclater dans la cour du chateau. Une etrange musique, stridente, aigrelette et insistante, quelque chose qui sentait le brouillard et la pluie. Cela ne ressemblait a rien, en fait de ligne melodique, de ce que Catherine avait entendu jusque-la. C'etait nasillard, guerrier. Cela ecorchait les nerfs et, pourtant, il y avait la-dedans une sorte de vitalite. Surprise, malgre elle, Catherine tendit l'oreille.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle. On dirait des cabrettes comme celle dont jouait le pauvre Etienne, a Montsalvy...

Le nom passa difficilement. La voix de Catherine s'etrangla dessus. Sara alors, devinant ce qu'elle eprouvait, se hata de repondre :

— Ce ne sont pas des cabrettes, mais cela y ressemble en effet. Les Ecossais qui jouent de cet instrument l'appellent cornemuse. C'est une sorte de sac de peau d'ou partent plusieurs tuyaux et les musiciens soufflent dedans. Leur musique est bizarre, mais l'on s'y fait plus qu'a leur aspect. Ils combattent jambes nues sous d'etranges jupes courtes et bariolees et leur air sauvage est terrifiant.

—; Des Ecossais ? fit Catherine stupefaite. Il y a des Ecossais ici ?

— Depuis deux jours, reprit Sara, le nouveau capitaine envoye par le comte Bernard est arrive avec une petite troupe de ces hommes. Il est de la-bas, lui aussi.

A la cour du roi Charles, Catherine avait vu souvent de ces Ecossais venus servir la France a la suite des Stuart et du connetable de Buchant, predecesseur de Richemont... Arnaud les lui avait montres et il y en avait dans la suite de Jehanne la Pucelle. Mais, soudain, Catherine se desinteressa de ces gens. Penser a eux, c'etait encore penser a Arnaud, c'etait rappeler les doux souvenirs qui, maintenant, etaient d'autant plus cruels. Mais, comme Sara continuait a parler du nouveau maitre de Carlat, elle demanda pour en finir :

— Comment s'appelle-t-il ?

— Kennedy, repondit Sara. Messire Hugh Kennedy. Il a l'air sauvage lui aussi, mais c'est un vrai chevalier.

En bas, l'aigre musique des cornemuses s'eloignait jusqu'a n'etre plus qu'une legere plainte. Une plainte qui, bientot, s'eteignit elle aussi.

Le mal quitta Catherine aussi subitement qu'il s'etait empare d'elle. L'extreme fatigue lui avait facilite la route, le repos le vainquit. Deux jours apres avoir repris conscience claire, la malade put quitter son lit et prendre place au coin du feu, dans une vaste chaise abondamment garnie de coussins. Mais comme, pour la vetir, Sara lui offrait une robe couleur feuille morte, elle l'avait repoussee.

— Non ! Desormais, je ne porterai plus que du noir.

— Du noir ? Mais pourquoi ?

Un pale sourire crispa plus qu'il ne detendit le pale visage de la jeune femme.

— Je suis toujours la dame de Montsalvy, et, pourtant, je n'ai plus d'epoux. Je ne puis donc etre qu'en deuil. Donne-moi une robe noire.

Sara ne repliqua pas. Elle alla chercher le vetement demande songeant a part elle que la beaute de Catherine n'eclatait jamais autant que dans des atours noirs. Et ce fut, vetue d'une robe de velours noir, coiffee de mousseline noire tombant d'un haut bourrelet du meme velours que la jeune femme attendit le nouveau gouverneur de Carlat. Elle l'avait fait demander, non pour satisfaire une quelconque curiosite, mais simplement pour lui poser quelques questions concernant sa situation personnelle. Le chagrin, pendant un moment, devait faire treve pour les realites de l'existence et, celles-la, Catherine etait trop habituee a les regarder en face pour les differer plus longtemps. D'ailleurs, il fallait, a tout prix, qu'elle fit quelque chose, qu'elle s'agitat d'une maniere ou d'une autre. Si elle devait demeurer dans ce chateau, inactive, a regarder couler le temps, elle savait bien qu'elle deviendrait folle.

Lorsque Kennedy entra chez elle, elle se souvint de l'avoir deja vu a la cour de Charles VII, car il etait assez remarquable pour frapper une memoire, meme retive. Il etait presque aussi grand que Gauthier et roux comme lui, mais, alors que les cheveux du Normand etaient clairs avec des reflets de flamme, ceux de l'Ecossais avaient la couleur rouge fonce du bois de poirier. Le visage etait presque de la meme nuance, tanne comme une brique vieillie. Les traits etaient epais, mais leur expression habituelle etait la gaiete. Un nez legerement retrousse, une paire d'yeux d'un | bleu de lin achevaient de prevenir en faveur du personnage. Pourtant, quand il souriait, montrant de belles dents blanches, les levres se retroussaient de facon suffisamment menacante pour qu'on ne se fiat pas trop a sa bonne humeur. En fait, Hugh Kennedy, venu des hautes terres d'Ecosse avec James Stuart, comte de Buchan et connetable de France, etait un assez redoutable aventurier. Il avait combattu loyalement l'Anglais pour lequel il eprouvait une insurmontable repulsion et il continuait. Mais, apres la rudesse de ses montagnes, le pays de France, tout miserable qu'il fut, lui semblait une terre suffisamment delectable pour qu'il souhaitat s'y installer. Les Stuart possedaient, au nord de Bourges, le fief d'Aubigny, par don royal, et tous les autres Ecossais gravitaient autour. Ce qui valait aux bonnes gens des pays de Loire nombre d'incursions de Kennedy et de ses pareils, incursions dont ils se fussent aisement passes car cet ami de la France les malmenait aussi vigoureusement que l'envahisseur anglais.

Tout cela, Catherine le savait et se le rememorait tandis que le nouveau gouverneur, avec assez de grace pour un homme aussi lourdement charpente, s'inclinait devant elle en balayant le dallage des plumes de heron de son bonnet plat. Il portait l'etrange costume de son pays : chausses collantes dont le joyeux quadrillage vert, rouge et noir se repetait sur la grande echarpe de laine qui barrait la cuirasse cabossee et s'attachait a l'epaule par une lourde plaque d'argent cisele. Un.

pourpoint de buffle supportait cette cuirasse et drapait des epaules de taille respectable. Le ceinturon supportait une dague longue comme un glaive romain et un curieux sac fait de peau de chevre. En entrant chez Catherine, Kennedy avait depose dans un coin son arme traditionnelle, la claymore, cette gigantesque epee a deux mains dont le nom, hurle dans les batailles, servait de cri de ralliement. Malgre sa taille et son poids, Kennedy maniait sa claymore d'une seule main et avec une deconcertante aisance.

— Je n'esperais pas, Madame, avoir, en venant ici, le bonheur "de revoir la plus belle dame de France, sinon je serais venu beaucoup plus vite.

Il parlait un francais rapide, extraordinairement aise et presque sans accent. Sans doute y avait-il longtemps qu'il s'occupait des paysans de France ! Catherine ebaucha un sourire qui n'atteignit pas ses yeux.

— Merci du compliment, Seigneur. Pardonnez-moi de n'avoir pas reclame plus tot votre visite. Ma sante...

— Je sais, Madame. Ne vous excusez pas. C'est moi qui suis heureux du privilege que vous voulez bien m'accorder.

Doublement heureux puisque je constate que vous allez mieux. Mes hommes chanteront, ce soir, a la chapelle, un Te Deumen votre honneur.

En l'ecoutant, Catherine reprenait un peu d'espoir. Elle avait craint de voir surgir une sorte de geolier implacable, mais les procedes de l'Ecossais semblaient annoncer qu'il n'userait pas de rigueur avec elle. Elle croisa ses doigts en les serrant tres fort, du geste qui lui etait familier, designa un siege a son visiteur, puis :

— J'ignore, sire Kennedy, ce que vous ont dit le comte Bernard, en vous envoyant ici, et messire de Montsalvy en vous y accueillant, mais je voudrais savoir quelle doit etre ma vie a l'avenir ; suis-je prisonniere ?

Sous leurs sourcils circonflexes, les yeux de Kennedy s'arrondirent comme deux billes bleues.

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