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Catherine Il suffit d'un amour Tome 1 - Бенцони Жюльетта (книги бесплатно без TXT) 📗

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Xaintrailles, dont les vifs petits yeux marron allaient de l'un a l'autre, entra dans la conversation :

— Cet ours auvergnat n'est pas digne de votre sollicitude, Madame. Vous devriez la reverser sur quelqu'un d'infiniment plus digne. Sur mon honneur j'ai grande envie de laisser Rebecque me faire quelques bosses si je peux esperer recevoir ensuite les soins d'aussi douces mains.

Arnaud ecarta du meme geste et son ami et son ecuyer. Il portait encore les pieces de l'armure jusqu'a la ceinture, mais, au-dessus, etait seulement vetu d'une chemise de lin blanc. Largement ouverte sur la poitrine, elle laissait voir l'emplatre que l'on venait de poser sur la blessure.

— Je n'ai rien ! Que des egratignures ! fit-il en se levant avec effort. Va donc te battre, Rebecque t'attend. Et je te rappelle que, si je suis un ours auvergnat, tu en es un autre...

Xaintrailles plia deux ou trois fois les genoux pour voir si les jointures de sa carapace jouaient bien, passa la cotte de soie a ses armes et prit son heaume des mains d'un page, un casque impressionnant somme d'une tour et garni de lambrequins multicolores.

— Je vais, je tue Rebecque et je reviens ! fit-il avec bonne humeur.

Pour l'amour de Dieu, Madame, ne vous laissez pas impressionner par le maudit caractere de ce garcon et ne quittez pas ce pavillon avant mon retour afin que j'aie la joie de vous contempler encore. Il y a ici des gens qui ont plus de chance qu'ils n'en meritent !

Saluant a nouveau, il sortit en reprenant sa chanson au point ou il l'avait laissee : « Las, si vous me deniez votre amour... »

Arnaud et Catherine demeurerent seuls car les deux ecuyers et le page etaient sortis sur les pas de Xaintrailles pour voir la joute. Ils etaient debout en face l'un de l'autre, seulement separes par le coffret d'onguents laisse a terre par l'ecuyer. Peut-etre aussi par cet invisible antagonisme eleve entre eux et qui les rejetait chacun dans un camp ennemi. Catherine subitement ne savait plus que dire. Elle avait tant desire cette minute, tant souhaite se retrouver seule avec lui que la realisation du reve la laissait sans force, comme un nageur epuise par la tempete et qui, enfin, atteint la greve... Les yeux leves sur Arnaud, elle ne se rendait pas compte du tremblement de ses levres, de son regard humide. Tout son corps n'etait qu'une imploration, une supplication de ne pas lui faire de mal. Lui aussi la regardait, sans colere cette fois, avec une sorte de curiosite. La tete un peu baissee, il detaillait le visage dore que la dentelle du hennin idealisait, la bouche ronde, exquise et rose le petit nez court, les grandes prunelles dont les coins exterieurs se relevaient legerement vers les tempes.

— Vous avez des yeux violets, remarqua-t-il doucement, comme pour lui-meme. Les plus beaux que j'aie jamais vus, les plus grands !

Jean a raison, vous etes merveilleusement belle, merveilleusement desirable... digne d'un prince ! ajouta-t-il avec amertume.

(Brusquement son visage se ferma, son regard reprit sa durete.) Maintenant, dites-moi ce que vous etes venue faire ici... et ensuite allez-vous-en ! Je croyais vous avoir fait comprendre que nous n'avions rien a nous dire.

Mais la parole et le courage etaient revenus a Catherine. Ce sourire qu'il avait eu, ces mots qu'il avait dits, c'etait plus qu'il n'en fallait pour la jeter a la conquete de l'impossible. Elle n'avait plus peur, ni de lui, ni des autres. Il y avait entre eux quelque chose d'invisible que le jeune homme, peut-etre, ne percevait pas mais qu'elle sentait dans chaque fibre de son etre. Arnaud aurait beau dire et faire, il ne pourrait empecher qu'elle fut, en esprit et pour jamais, soudee a lui aussi completement que s'il l'avait faite sienne, par la chair, dans l'auberge de la croisee des chemins. Tres doucement, sans effroi et sans hesitation, elle dit :

— Je suis venue vous dire que je vous aime.

Le mot prononce, elle se sentit delivree. Comme cela avait ete simple et facile ! Arnaud n'avait pas proteste, ne l'avait pas injuriee comme elle avait craint qu'il fit ! Non, il avait seulement recule d'un pas en portant une main a ses yeux, comme si une trop vive lumiere l'avait frappe, mais un long moment apres, il avait murmure sourdement :

— Il ne faut pas ! C'est la du temps et de l'amour perdus ! J'aurais pu, moi aussi, vous aimer parce que vous etes belle et que je vous desire. Mais il y a entre nous des abimes qui ne se peuvent combler et que je ne saurais franchir sans horreur, meme si, un instant, je laissais la chaleur de mon sang l'emporter sur ma volonte. Allez-vous-en...

Au lieu d'obeir, Catherine s'avanca vers lui, l'enveloppant de ce parfum, a la fois complexe et delicieux, que Sara s'entendait si bien a preparer. La douce senteur emanant de ses vetements combattait victorieusement l'odeur de sang et de beaume qui emplissait la grande tente. Elle fit un autre pas vers lui, sure d'elle et de son pouvoir.

Comment pourrait-il lui echapper alors qu'elle voyait sa main trembler et son regard se detourner ?

— Je vous aime, repeta-t-elle, plus bas et plus ardemment. Je vous ai toujours aime, depuis la minute ou je vous ai vu. Souvenez-vous...

Souvenez-vous de cette aube ou, a votre reveil, vous m'avez trouvee aupres de vous. Rien d'autre alors n'occupait votre esprit... sinon que je vous plaisais. Et moi, j'ai accepte vos caresses, j'ai ete bien pres de m'abandonner tout entiere sans pudeur et sans regrets ! Parce que je ne m'appartenais deja plus et que, du fond de mon ame, je vous avais fait don de moi-meme. Pourquoi detour- nez-vous la tete ? Pourquoi ne me regardez-vous pas ? Est-ce que je vous fais peur, Arnaud ?

C'etait la premiere fois qu'elle osait lui donner son nom, mais il ne se revolta pas. Par bravade, il la regarda au fond des yeux.

Peur ? Non. Je n'ai pas peur de vous, ni de vos sortileges. De moi, peut-etre... et encore ! Que venez- vous me parler d'amour ? Croyez-vous donc que je puisse etre dupe de vos paroles ? Vous les prononcez si aisement, ma belle, qu'il faudrait etre bien fou pour y croire !

Il s'animait a mesure qu'il parlait, chauffant ainsi sa colere qui etait sa meilleure defense.

— Vous ne croyez pas a mon amour ? gemit Catherine atterree.

Mais... pourquoi ?

— Parce que les mots dits a tous n'ont aucune valeur, voila tout !

Comptons ensemble, voulez-vous ? J'imagine que vous les avez dits a votre gracieux epoux... et au duc Philippe, puisqu'il est votre amant ?

A qui encore ? Oh ! peut-etre a ce jeune et charmant capitaine qui vous courait apres pour vous escorter sur la route de Flandres ? Cela fait donc au moins trois, plus tous ceux que j'ignore.

Malgre la promesse qu'elle s'etait faite de ne point se facher, Catherine n'y put tenir. Ce ton persifleur etait intolerable alors qu'elle venait a lui avec des mots d'amour. Son visage s'empourpra brusquement. Elle frappa du pied.

— Cessez donc de parler de ce que vous ignorez ! J'ai dit que je vous aimais et je le redis... Je dis maintenant que je suis pure... malgre le mariage, car mon epoux ne m'a point touchee !

— Ni le duc ? lanca Arnaud avec hauteur.

— Ni le duc ! Il me recherche mais je ne suis point a lui... ni a personne sauf a vous... si vous voulez !

— Qui me prouve que vous dites la verite ?

La colere de Catherine tomba aussi soudainement qu'elle s'etait levee. Elle enveloppa le jeune homme d'un rayonnant sourire.

— Oh... mon doux seigneur, c'est chose bien facile a prouver, il me semble !

Elle n'en dit pas plus. Ce fut lui qui fit un pas vers elle, attire irresistiblement par le clair visage qui brillait si doucement dans l'ombre bleue de la tente. Catherine lut, sur le visage crispe du chevalier, une irresistible tentation, le meme desir sans masque qu'au matin de Tournai. Elle sentit qu'il oubliait a cet instant tout ce qui n'etait pas l'adorable forme feminine si proche de lui, qu'elle tenait sa victoire ! Elle enjamba sans le quitter des yeux, le coffret aux onguents, se coula contre la poitrine d'Arnaud et, dressee sur la pointe des pieds, glissa les bras autour de son cou et offrit ses levres. Il se raidit. Elle sentit la contraction de tous ses muscles comme si son corps tentait instinctivement de la repousser. Derisoire defense ! La seduction du corps souple colle au sien agissait sur le jeune homme comme un filtre. Il perdit le controle de sa volonte a l'instant precis ou Catherine, cessant de vouloir elle aussi, se laissait emporter par la passion et la tempete de ses sens. Tout s'effaca : les murs bleus de la tente, l'heure, le lieu, et jusqu'au vacarme qui venait du champ clos ou trois mille gosiers braillaient avec ardeur.

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