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Catherine et le temps d'aimer - Бенцони Жюльетта (читать книги бесплатно .txt) 📗

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— Merci, mon frere, fit doucement Gillette avec un faible sourire.

Voyez-vous, il faut que j'aille au tombeau de messire saint Jacques, il le faut... pour que mon fils retrouve la sante.

Catherine, dont les yeux aigus ne quittaient pas le visage de Bohat, eut l'impression de voir la colere se retirer comme une maree.

Quelque chose, qui ressemblait a un regret, passa dans ses yeux. Il detourna la tete.

— Faites a votre gre ! dit-il sechement. Ne me remerciez pas !

Il s'eloigna, mais, au passage, Catherine intercepta le coup d'?il qu'il lui lanca. Cet homme etait son ennemi desormais, elle en etait certaine. Mais ce qu'elle ne parvenait pas a comprendre, c'etait l'expression bizarre qu'il avait eue en la regardant. Il y avait dedans de la rage froide, de la rancune, mais autre chose aussi. Et cette autre chose, Catherine aurait volontiers jure que c'etait de la peur.

C'etait a tout cela qu'elle songeait, dans la chapelle glaciale, au milieu du vacarme de ces voix mal accordees qui proclamaient leur confiance dans le Seigneur. Qu'est-ce qui, en elle, pouvait inspirer de la crainte a un homme aussi sur de lui que Gerbert Bohat ?... Comme pareille question ne pouvait, pour le moment, trouver de reponse, la jeune femme decida de remettre le sujet a plus tard. Peut-etre, d'ailleurs, la grande connaissance des etres humains que possedait Ermengarde lui serait-elle utile en l'occurrence.

Elle sortit machinalement de l'eglise, comme les autres, recut comme les autres le morceau de pain qu'a la porte de la domerie le pere pitancier distribuait aux partants et reprit sa place au milieu de ses compagnons. Elle avait refuse le cheval que lui offrait Ermengarde.

Ses pieds, dont l'un portait une grosse ampoule maintenant crevee, avaient ete habilement panses par s?ur Leonarde et elle se sentait capable de marcher.

— Je demanderai votre aide quand je n'en pourrai plus, dit-elle a Ermengarde que deux dames hospitalieres juchaient sur un grand cheval aussi roux qu'elle- meme. Deux autres avaient installe Gillette sur une paisible haquenee qui avait, jusque-la, porte l'une des suivantes de la douairiere. Les deux filles de chambre qui, avec quatre hommes d'armes, formaient toute la suite de dame Ermengarde etaient installees sur le meme cheval et avaient pris rang a l'arriere-garde, parmi les quelques cavaliers de la troupe.

Le portail se rouvrit devant la colonne ragaillardie. La neige et le brouillard de la veille n'etaient plus qu'un souvenir. Le soleil brillait dans un ciel bleu, totalement degage, et la fraicheur de l'heure matinale laissait tout de meme prevoir une belle et tiede journee. A peine franchis les murs du vieil hospice, le chemin, devenu une large draille pierreuse, plongeait droit au fond d'une cuvette tapissee d'herbe neuve, premier palier avant la profonde vallee du Lot d'ou montait une brume bleutee.

Josse Rallard et Colin des Epinettes avaient pris place, comme d'un commun accord, de chaque cote de Catherine. Le second semblait avoir perdu sa mine morose de la veille. Il contemplait le paysage, si joyeux dans le matin clair, avec un large sourire satisfait.

— La nature ! confia-t-il a Catherine, quelle splendeur ! Comment peut-on vivre dans nos villes puantes quand il y a tout autour tant de fraicheur, de proprete, de liberte !

— Surtout, quand il y a, dans lesdites villes, tant de femmes impossibles ! rencherit Josse avec un aimable sourire a l'adresse de son compagnon.

Mais le bourgeois de Paris ne parut pas apprecier la boutade car, se renfrognant d'un seul coup, il haussa les epaules et prit un peu d'avance. Catherine interrogea du regard son voisin.

— Pourquoi se fache-t-il ? demanda-t-elle. Lui avez- vous dit quelque chose de desagreable ?

Josse eclata de rire, fit un clin d'?il a la jeune femme et remonta allegrement sa besace sur son epaule.

— Si vous voulez etre bien avec l'excellent Colin, chuchota-t-il, evitez surtout de lui parler des femmes en general et de la sienne en particulier.

— Pourquoi donc ?

Parce que c'est la plus affreuse harpie que le Diable ait jamais jetee sur la terre et que, si notre digne ami, qui n'a rien d'un chevalier errant ni d'un paladin, s'est jete dans les aventures du pelerinage, c'est uniquement pour lui echapper. Il a tout : sante, fortune, respectabilite.

Malheureusement, il a aussi dame Aubierge et, pour vivre loin d'elle, je le crois capable d'aller jusque chez le Soudan d'Egypte ! Je suis sur qu'entre les fers de l'esclave et son fauteuil de la rue des Haudriettes il prefererait les fers !

— C'est a ce point ? s'ecria Catherine effaree. Est-ce qu'elle le dispute tellement ?

— Pis encore ! fit Josse d'un ton tragique. Elle le bat comme platre

!

Cela dit et comme, en tete, Gerbert Bohat entamait un cantique pour rythmer la marche, Josse se mit a fredonner une chanson a boire qui avait le merite d'etre infiniment plus guillerette.

On fit en deux jours la difficile route qui, par la vallee du Lot et les etroites gorges du Dourdou, menait d'Aubrac a la sainte cite de Conques. Vingt grandes lieues coupees seulement par une breve nuit a Espalion, dans l'ancienne commanderie des chevaliers du Temple ou d'autres moines-soldats, les hospitaliers de Saint- Jean de Jerusalem, firent de leur mieux pour reconforter les pelerins. Gerbert Bohat semblait possede d'une sorte de rage et ne voulait entendre ni les plaintes ni les soupirs de sa troupe.

Pour Catherine, ces deux jours avaient ete une espece d'enfer. Son pied blesse la faisait cruellement souffrir, mais elle avait, toujours aussi obstinement, refuse de monter a cheval. Il lui semblait que, si elle n'accomplissait pas, comme les plus demunis des pelerins, ce voyage en forme de penitence, Dieu ne se laisserait pas flechir. Et ses souffrances, elle les offrait pour Arnaud, pour que le Seigneur lui accordat la guerison et lui permit, a elle-meme, de le retrouver. Pour ce bonheur-la, elle eut marche avec joie sur des charbons ardents...

Neanmoins, sans le secours d'un vieux chevalier de Saint-Jean qui, pris de pitie devant ces pieds menus,

boursoufles d'ampoules et deja sanglants, au moment du rituel lavement des pieds que les moines a genoux accomplissaient pour les pelerins, l'avait soignee, Catherine eut ete contrainte d'arreter la son voyage ou de se faire transporter. Le moine-soldat avait enduit les pieds blesses d'un onguent fait de suif de chandelle, d'huile d'olive et d'esprit de vin qui avait fait merveille.

— C'est une vieille recette de cavalier, avait-il confie a la jeune femme en souriant. Les jeunes de nos ordres militaires, qui ont encore la peau des cuisses et le seant trop tendre pour les longues chevauchees, en font grande consommation.

Il lui en avait meme remis un peu, dans un petit pot, et le remede s'etait revele souverain. Malgre tout, quand le petit village, accroche avec son enorme abbaye aux pentes de l'etroit val d'Ouche, etait apparu dans le soir, Catherine etait au bord de l'evanouissement. Elle n'avait eu qu'un regard indifferent pour l'admirable basilique devant laquelle ses compagnons etaient tombes a genoux d'un meme elan.

— Vous etes a bout de souffle ! avait maugree Ermengarde. Aussi, n'essayez pas de suivre les autres a l'abbaye !... qui d'ailleurs est comble. Il y a ici, a ce que l'on m'a assure, une bonne auberge, et j'ai l'intention de m'y rendre.

Catherine avait hesite, craignant les paroles meprisantes de Gerbert, mais le chef des pelerins s'etait contente de hausser les epaules.

— Logez-vous ou vous pourrez ! L'abbaye est deja pleine et je ne sais trop ou je vais mener ma troupe. Chacun s'arrangera comme il pourra, d'une grange ou de l'hospitalite d'un villageois. Faites donc a votre gre. Mais n'oubliez pas la messe solennelle, la procession que nous ferons ensuite et les differents offices.

— A quelle heure partirons-nous donc ? demanda Catherine inquiete.

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