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Catherine et le temps d'aimer - Бенцони Жюльетта (читать книги бесплатно .txt) 📗

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— Vite ! ordonna-t-elle. Allez degager le chef des pelerins. Il va se faire echarper par la foule !...

Les hommes prirent leurs armes et coururent. Elle les suivit, sans trop savoir pourquoi, les soldats n'ayant guere besoin d'elle. Peut-etre, simplement, pour voir comment reagirait Gerbert. A vrai dire, ce fut bien vite fait. Les trois Bourguignons avaient de larges epaules, des poings redoutables, des trognes burinees par des annees de guerre et des armes luisantes. La foule s'ouvrit devant eux comme la mer devant l'etrave d'un navire et Catherine, lancee dans leur sillage, se retrouva aupres de Gerbert sous le porche de l'abbaye. La foule grondait toujours, mais reculait comme un chien hargneux menace du fouet et, peu a peu, s'ecartait, retournant aux baladins qui, un instant, avaient interrompu leurs tours.

— Vous voila hors d'affaire, messire, dit le sergent Beraud a Gerbert. Rentrez donc vous coucher et laissez ces gens se distraire : ils ne font point de mal ; puis se tournant vers Catherine : Dame, nous avons fait a votre desir. Nous vous escortons jusqu'a l'auberge ?

— Rentrez sans moi ! repondit la jeune femme. Je n'ai pas sommeil.

— Si j'ai bien compris, c'est a vous que je dois cette intervention ?

demanda sechement Bohat tandis que les hommes d'armes s'eloignaient. Vous aurais-je, par hasard, appelee a mon aide ?

— Vous avez bien trop d'orgueil pour cela ! Je pense, au contraire, que vous vous seriez laisse echarper avec bonheur. Mais je vous ai vu en difficulte, et j'ai pense...

— Quand les femmes se melent de penser ! soupira Bohat avec une telle expression de dedain que Catherine sentit la colere s'emparer d'elle. Cet homme n'etait pas seulement etrange, il etait franchement odieux. Elle ne se gena pas pour le lui dire.

Je reconnais qu'elles font souvent des sottises, surtout quand elles se melent de sauver la vie d'une remarquable intelligence masculine. En verite, messire, je vous prie d'accepter mes regrets et mes excuses.

J'aurais bien mieux fait de demeurer paisiblement a la fenetre a vous regarder pendre proprement a la porte de l'abbaye ; apres quoi, sure que vous etes mort chretiennement pour le plus grand bien de la religion, je serais allee dormir, non sans avoir dit quelque oraison pour le repos de votre grande ame ! Mais, le mal etant fait, souffrez que je vous quitte ! Bonne nuit, messire Gerbert !

Elle tournait deja les talons quand il la retint. Cette sortie sarcastique l'avait stupefie et, lorsque Catherine se retourna vers lui, elle put voir qu'aucune trace de colere ne demeurait sur son visage.

— Voulez-vous me pardonner, dame Catherine ? fit-il d'une voix sourde. Il est bien vrai que, sans votre intervention, ces pauvres gens m'auraient ote la vie. Et que je devrais vous en remercier. Mais, ajouta-t-il avec une violence qui, sourdement, revenait peu a peu dans sa voix, il m'est dur de remercier une femme, et d'autant plus que la vie m'est une charge insupportable ! Si je ne craignais Dieu, voici longtemps deja que j'en aurais fini avec elle.

— Obliger les autres a vous l'oter n'est qu'une feinte a laquelle Dieu ne saurait se laisser prendre. J'ajoute que, dans ce cas, le crime serait double car, a votre intention secrete, s'ajouterait le mal que vous aurez contraint des innocents a vous faire. Quant a vos remerciements, ne vous y croyez pas oblige. J'en aurais fait autant pour n'importe qui !

Gerbert ne repondit pas. Comme Catherine faisait quelques pas en direction de l'auberge, il se mit a marcher aupres d'elle, courbant legerement sa haute taille. Il semblait, tout a coup, avoir peine a la quitter et Catherine ne s'expliquait pas cette nouvelle lubie. Alors, comme il gardait le silence, ce fut elle qui demanda :

— Vous haissez les femmes, n'est-ce pas ?

— De toutes mes forces, de toute mon ame... Elles sont le piege incessant ou se prend l'homme.

— Pourquoi cette haine ? Que vous ont-elles fait ? N'avez-vous pas eu de mere ?

— C'est la seule femme pure que j'aie connue. Toutes les autres n'etaient que boue, luxure et faussete.

Catherine aurait pu se sentir blessee par ce brutal jugement. Pourtant, elle n'eprouva qu'une sorte de pitie parce que, derriere la colere de Gerbert, elle devinait une souffrance qui n'osait pas dire son nom.

— Les avez-vous toujours autant detestees ? dit-elle encore. Ou bien...

Il ne la laissa pas achever.

— Ou bien est-ce pour les avoir trop aimees ? Je crois, en verite, que c'est cela. C'est parce que, depuis toujours, j'ai porte dans mon sang le gout maudit de la femme, parce qu'elle est mon ennemie depuis toujours ! Je la hais !

Le reflet d'une chandelle brulant encore sur le comptoir d'un marchand d'images pieuses encore ouvert illumina un instant le visage du grand pelerin et ses mains dont l'une retenait son manteau noir. Les traits etaient illumines du feu de la plus sombre passion et la main libre tremblait. Le gout du defi poussa alors Catherine a s'arreter.

— Regardez-moi ! ordonna-t-elle. Et dites-moi si vous pensez reellement que je suis seulement boue, luxure et faussete ?

Elle s'etait figee dans la lumiere jaune de la chandelle, offrant au regard vacillant de l'homme son visage pur qui, depouille du camail porte tout le jour, s'aureolait d'or sombre ou passaient des reflets fauves. D'epaisses boucles tombaient maintenant dans son cou, lui restituant un peu de la royale parure de jadis, par deux fois sacrifiee.

Avec un leger sourire, elle contempla son compagnon devenu soudain tres pale. Il semblait change en statue, mais une statue au regard de feu.

— Allons, messire Gerbert, repondez-moi !

Alors, il fit un grand geste comme pour chasser une diabolique vision, recula dans l'ombre du mur de l'abbaye.

— Vous etes trop belle pour n'etre pas un demon venu tout expres pour me tenter ! Mais vous n'aurez pas raison de moi, vous entendez ?

Vous n'aurez pas raison ! Vade retro Satana !...

Pris d'une sorte de terreur sacree, il allait fuir. Catherine comprit qu'il ne serait jamais possible de raisonner cet homme, qu'il etait atteint jusque dans son esprit. Un malade en quelque sorte. Elle haussa les epaules. Son sourire s'effaca.

— Ne dites pas de sottises, fit-elle avec lassitude. Je n'ai rien d'un demon ! Vous cherchez la paix de l'ame, moi je cherche autre chose...

Mais ce quelque chose, il n'est pas en votre pouvoir de me le donner, ni d'aucun homme d'ailleurs... a l'exception d'un seul.

Malgre lui, Gerbert Bohat osa demander :

— Qui est cet homme ?

— Je crois, coupa Catherine, que cela ne vous regarde pas !

Bonsoir, messire Gerbert !

Et, cette fois, elle s'eloigna en direction de l'auberge sans qu'il tentat de la retenir. La nuit etait calme et les bruits de la petite cite s'eteignaient l'un apres l'autre. Une cloche sonna quelque part. Un chien se mit a aboyer. Catherine se sentait lasse maintenant, et vaguement decouragee. Elle avait espere alleger la tension entre elle et Gerbert, mais elle comprenait que ce ne serait jamais possible. Cet homme trainait avec lui un secret qu'il ne lui appartenait pas de percer. Et toutes les tentatives qu'elle pourrait faire pour l'humaniser ne serviraient de rien. A quoi bon essayer, dans ce cas ?

La journee du lendemain parut interminable a Catherine. Elle en employa une bonne partie a soigner son pied blesse, mais il lui fallut bien assister a toute la serie d'offices reglementaires. Or, elle portait en elle trop de hate pour etre capable de prier calmement... Durant d'interminables minutes, elle avait contemple, scintillant dans les fumees d'encens, semblable a quelque fantastique apparition, la barbare et fastueuse statue d'or de sainte Foy sur laquelle les pierres precieuses s'enchassaient, plus nombreuses que les fleurs d'une prairie au printemps. C'etait une figure etrange, assez terrifiante avec son lourd visage aux yeux fixes, et Catherine la regardait avec une sorte de crainte, incapable de voir en elle l'image d'une petite sainte de treize ans, jadis martyrisee pour sa foi, mais bien plutot une sorte d'idole redoutable dont le regard fixe et dilate lui pesait.

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