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Catherine des grands chemins - Бенцони Жюльетта (книги полные версии бесплатно без регистрации TXT) 📗

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Un eclair de triomphe illumina le visage avide qui se penchait sur elle. La comtesse s'elanca soudain, courut a l'autre bout de la piece, ouvrit un petit coffre et y plongea ses mains qu'elle retira ruisselantes de pieces d'or.

— Regarde, fille d'Egypte. Tout cet or sera a toi si tu me donnes ce breuvage.

Lentement, Catherine hocha la tete. Devant son dedaigneux sourire, la dame de La Tremoille laissa lentement retomber, dans le coffret, la pluie d'or qui rendit un son argentin.

— Tu n'en veux pas ? fit-elle incredule.

— Non. L'or fond et s'envole dans le vent. Plus precieuse, noble dame, est votre protection. Donnez-moi votre confiance, laissez-moi vous servir... et je serai beaucoup mieux payee.

— Par le chef de ma mere ! Fille d'Egypte, tu parles fierement et tu me plais. Comment t'appelles-tu ?

— On me nomme Tchalai. Un nom barbare pour vous.

— Un nom etrange. Ecoute, je te l'ai dit, tu me plais. Donne-moi le breuvage que je te demande, tu ne le regretteras pas !

— Je ne l'ai pas sur moi et, pour le composer, il faut deux choses.

La comtesse se precipita vers elle, serra convulsivement les mains de la jeune femme, possedee qu'elle etait par une mysterieuse passion.

— Parles ! Tu auras tout ce que tu veux !

— Il faut que je retourne chez les miens... oh ! pas longtemps, ajouta-t-elle tres vite en voyant les sourcils roux se froncer, juste le temps de prendre certaines choses...

— Accorde. Au lever du jour, quand les portes s'ouvriront, je te ferai escorter jusqu'au campement. Prends garde de ne pas chercher a t'enfuir : les archers qui t'escorteront auront ordre de tirer.

Catherine haussa dedaigneusement les epaules.

— Pour quoi faire ? Je me plais dans ce chateau.

— Fort bien. L'autre condition ?

— Je dois savoir a qui vous destinez ce breuvage. Pour qu'il prenne toute sa puissance il faut y ajouter des conjurations ou l'on mele le nom de celui qui doit le boire.

Il y eut un silence. Catherine devinait que cette derniere partie de ses exigences deplaisait, mais, connaissant son adversaire, elle voulait savoir quel homme avait su inspirer a la comtesse une passion, assez violente pour lui faire rechercher jusqu'a l'aide d'une zingara. Il etait possible que ce fut une arme interessante.

Au bout d'un moment, la dame de La Tremoille fouilla dans un coffre, en sortit une houppelande de velours noir et s'en revetit. Puis elle tordit hativement ses cheveux, les fixa sur sa tete et posa dessus un voile d'argent. Elle se tourna alors vers Catherine.

— Viens avec moi. Tu vas savoir.

S'emparant d'une torche, elle entraina la jeune femme.

Toutes deux sortirent de la chambre. Dans le couloir, la comtesse trouva Violaine, fidele a son poste, et l'envoya dormir, puis elle s'engagea dans l'escalier, mais, au lieu de descendre jusqu'a la grande salle, elle poussa une petite porte prise dans la muraille et se glissa, Catherine sur ses talons, dans un etroit boyau creuse a meme l'enorme mur et qui parut interminable a la jeune femme. Il devait longer la voute de la grande salle sur toute sa longueur. L'atmosphere y etait froide, humide et la torche fumait dans la main de la comtesse.

Parvenue presque au bout, elle s'arreta, passa la torche a Catherine et promena sa main sur l'une des parois. Un petit panneau glissa, decouvrant une etroite ouverture decoupee dans la voute meme et, sans doute, habilement dissimulee. Le vacarme de la fete, deja appreciable dans le boyau, devint enorme. La comtesse tira Catherine par le bras.

— Regarde pres de la cheminee. Vois-tu le roi Charles ?

Catherine se pencha et vit, en effet, assis sous un dais bleu, dans un haut fauteuil dore, un homme, portant couronne d'or a son chapeau de feutre brun, et dans lequel elle reconnut le Roi. Il n'avait pas beaucoup change, depuis le temps de Jehanne. Il avait toujours son long visage morne, ses yeux glauques et globuleux, mais il etait moins maigre. Sa figure etait plus pleine et son regard avait perdu cette expression traquee, si tragique chez un roi.

Pour le moment, il souriait a un tres beau jeune homme, age de dix-huit ou dix-neuf ans, qui se tenait a ses pieds, a demi couche parmi les coussins entasses sur les marches du trone. Catherine jugea exceptionnelle la beaute de ce garcon, mais lui trouva aussi quelque chose d'un peu feminin dans sa perfection. Sans doute etait-ce du a sa jeunesse car il semblait grand, vigoureux et bien fait, mais avec encore trop de grace. Le sourire etait un miracle de seduction.

Derriere son dos, elle entendit la voix pressante de la comtesse qui soufflait :

— Vois-tu celui qui se tient aux pieds de notre sire ?

— Je le vois. Est-ce...

— Oui. C'est lui. Il est le frere de la Reine et se nomme Charles d'Anjou, comte du Maine.

Catherine retint a temps une exclamation de stupeur. Le frere de la Reine ? Le dernier des fils de la reine Yolande alors ? Ce fameux comte du Maine dont elle avait, a Angers, entendu vanter le charme et la valeur. Et c'etait de lui, de ce jeune homme a peine sorti de l'adolescence, que s'etait eprise la dame de La Tremoille ? Elle avait au moins vingt ans de plus que lui !

Un flot de danseurs en costumes chatoyants et multicolores vint battre les marches du trone, mais, deja, le petit panneau glissait. La fete disparut des yeux de Catherine. Elle n'avait pas meme apercu La Tremoille. Elle se retrouva seule dans l'etroit couloir sombre avec la comtesse. Le visage de celle-ci, deforme par la passion, lui parut hideux a la lueur incertaine de la torche. Elle eut la vision soudaine de ce que serait cette femme lorsque l'age aurait accompli sur elle ses ravages. Une affreuse sorciere... Mais le jeu etait trop bien engage. Il fallait le poursuivre jusqu'au bout. Elle regarda ingenument la comtesse.

— Et... il ne vous aime pas ? demanda-t-elle d'un ton naif qui laissait entendre combien elle trouvait cela inconcevable.

— Non. Il me joue la comedie des grands sentiments, de l'honneur chevaleresque ; il met en avant mon epoux... comme si les gens de la reine Yolande avaient jamais eu pour lui autre sentiment que la haine

? Je crains, moi, qu'il n'ait en tete quelque jouvencelle. Et je veux qu'il m'aime, entends-tu, Tchalai ? Je veux qu'il soit a moi... au moins une nuit ! Ensuite, je saurai bien le retenir.

Catherine ne repondit pas. Certes, l'infernal breuvage de Tereina pouvait donner a la dame de La Tremoille cette nuit d'amour qu'elle desirait, mais elle eprouvait soudain une repugnance a le lui procurer.

Ce garcon frais et charmant, ce jouvenceau si gai et si pur, elle ne l'imaginait qu'avec horreur entre les bras de cette femme mure. Il lui semblait que ce serait un sacrilege, une profanation.

Mais l'autre, de nouveau, se faisait pressante :

— J'ai fait ce que tu m'as demande, fille d'Egypte. Demain, a l'aube, on te menera a ton campement prendre ce qu'il te faudra.

Songe maintenant a tenir ta promesse.

Catherine, au prix d'un effort de volonte, secoua l'impression penible qui l'avait saisie. Qu'importait, apres tout, que ce garcon perdit une nuit avec cette femme ? C'etait sans doute l'amour de la comtesse qui l'avait sauve jusque-la de la hargne de La Tremoille car elle n'ignorait pas combien la presence du jeune comte aupres du Roi incommodait le Grand Chambellan. Sans cela, un habile accident aurait pu faire place nette.

Elle redressa la tete, regarda la dame bien en face.

— Je tiendrai ma promesse, affirma-t-elle.

— Alors, rentrons. Tu dormiras, pour cette nuit, sur des carreaux de velours, au pied de mon lit en attendant l'aube.

L'une derriere l'autre, elles sortirent du boyau de pierre.

Sur le lit de coussins qu'on lui avait improvise, en attendant qu'on lui en installe un dans le cabinet a robes de la comtesse, Catherine dormit mal. Elle etait nerveuse, inquiete aussi de la facon dont La Tremoille rea- I girait en decouvrant qu'elle avait disparu, et puis il faisait trop chaud, trop lourd dans cette chambre close j et saturee de parfums violents. Elle finit tout de meme par s'assoupir, mais quand, au petit matin, Violaine vint la secouer, elle se sentait rompue de fatigue et elle avait mal a la tete. Il lui fallut un instant pour se souvenir de tout ce qui s'etait passe la veille.

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