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Belle Catherine - Бенцони Жюльетта (смотреть онлайн бесплатно книга txt) 📗

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— Seigneur ! marmotta-t-elle tout bas, pardonnez a Gauthier l'affreux sacrilege qu'il a commis en s'emparant des robes de vos saints moines. Considerez seulement qu'il a voulu sauver nos vies menacees et... et faites que vos serviteurs ne prennent pas froid dans la campagne avec cette pluie qui vient.

Apres quoi, l'ame en paix, elle mit Morgane au trot et rattrapa Gauthier qui avait deja pris de l'avance.

Le dernier coup de vepres sonnait a la tour romane de l'eglise Saint-Pierre-le-Guillard et le jour etait presque completement eteint quand Catherine, Sara et Gauthier parvinrent enfin au but de leur voyage. Devant eux, a l'angle de la rue d'Auron et de la rue des Armuriers, se dressait la maison de Jacques C?ur. Une grande maison faite de trois corps de batiments sous trois toits pointus. Le magasin tenait tout le rez- de-chaussee de l'angle, mais les volets de chene, noircis par le temps, etaient deja mis. La rue etait obscure car, depuis la porte d'Auron, un seul pot a feu brulait devant une statue de saint Ursin.

Le c?ur de Catherine cognait encore de l'angoisse qui l'avait serre en passant le corps de garde, a la porte de la ville. Sur les murailles claquait l'etendard royal, preuve que le roi Charles VII et par consequent La Tremoille etaient dans la cite.

De plus, elle avait assez longtemps sejourne a Bourges pour risquer d'etre reconnue. Mais, pour franchir le lacis de ruisseaux et de marais qui precedait immediatement les anciens avant-postes gallo-romains, pour avoir le courage d'avancer jusqu'aux tours de la porte Ornoise, elle avait tire son capuchon de moine sur son visage jusqu'a ne plus avoir dans son champ de vision que les oreilles de Morgane. Elle mourait de peur d'echouer en arrivant au but et sa main serrait convulsivement" sous la bure de sa robe, le reliquaire de saint Jacques... Crainte vaine, d'ailleurs : soit fatigue, soit indifference, soit desir de regagner au plus vite le corps de garde bien chauffe et d'oublier ce crepuscule charge de brume, les soldats n'avaient pas prete attention a ces deux moines escortes d'un paysan qui leur avaient declare se rendre au couvent des Jacobins. Mais il etait temps ! A peine eurent-ils franchi la porte que Catherine et ses compagnons entendirent le tintamarre du pont-levis que l'on relevait. La ville fermait ses portes pour la nuit...

Dans la rue qui remontait vers la masse orgueilleuse du palais royal, il n'y avait que peu de monde. Les trois voyageurs etaient passes inapercus des quelques menageres attardees et des deux ou trois bourgeois qui achevaient de traiter quelque affaire au seuil d'une boutique. Par prudence, cependant, Catherine fit arreter les chevaux a distance du magasin tout en le designant du menton a Gauthier.

— C'est la ! dit-elle.

— Mais la maison est fermee !

— Le magasin, sans doute, car il est tard, mais il y a de la lumiere aux etages. Le couvre-feu n'est pas encore sonne.

D'ailleurs, il me semble voir filtrer sous la porte un rayon lumineux.

Comme pour lui donner raison, la porte s'ouvrit a cet instant precis, liberant la lumiere jaune qui coula jusqu'au milieu de la rue. Deux hommes portant de longues houppelandes fourrees parurent sur le seuil. L'un etait grand et mince, l'autre petit et replet, mais Catherine reconnut aussitot le premier dont le profil net se detachait vigoureusement sur l'interieur eclaire.

— Maitre C?ur ! souffla-t-elle a Gauthier. Le plus grand !

Tout en parlant, elle se laissait glisser a bas de sa monture et s'approchait doucement, en prenant bien soin de rester dans l'ombre epaisse des maisons. Sur le seuil, le pelletier prenait conge de son visiteur.

— C'est donc entendu. Je vous ferai porter des demain ces dix peaux de vair de Mongolie, maitre Lallemand. Ce seront les dernieres que je pourrai vous fournir avant longtemps. Dieu sait dans combien de temps les Venitiens pourront nous en faire passer !

Le petit gros repondit quelque chose que Catherine ne comprit pas, toucha son chaperon de drap noir et s'eloigna par la rue des Armuriers. Catherine, alors, prit son courage a deux mains et, sans reflechir davantage, presque sans respirer, se jeta en avant. Elle arreta le pelletier comme il allait rentrer.

— Maitre Jacques, dit-elle d'une voix enrouee d'emotion, voulez-vous tendre a une proscrite une main secourable ?

Tout en parlant, elle tirait en arriere son capuchon, relevant son visage pale, ses yeux sombres tires par la fatigue. Les chandelles qui brulaient dans la boutique accrocherent un reflet a ses cheveux blonds, cependant impitoyablement tires en arriere. Les yeux de Jacques C?ur s'agrandirent. Il eut un haut-le-corps.

— Sang du Christ ! La dame de...

Il se mordit la levre puis, sans perdre une minute, saisit Catherine par le bras et, avec un coup d'?il circulaire au-dehors, la tira dans la maison.

— Entrez vite ! Mais je vois a quelque distance deux cavaliers et deux chevaux...

— Mes serviteurs ! dit Catherine. Ils m'attendent !

— Je vais les faire rentrer dans la cour. Restez la un instant.

Il fermait soigneusement la porte, tirait les gros verrous, puis debarrassait un tabouret d'un paquet de peaux a l'intention de Catherine avant de disparaitre par une petite porte de cote.

— Attendez-moi ! Je reviens !

Catherine, extenuee, se laissa tomber sur le tabouret. Il regnait, dans ce magasin, une bonne chaleur grace a un gros brasero de bronze empli de braises qui rougeoyait au beau milieu. Un long comptoir de bois cire tenait la plus grande place et courait le long d'un mur compose exclusivement d'armoires armees de fer ou s'empilaient des peaux. Dans un renfoncement, un haut pupitre en bois noir supportait une ecritoire, plusieurs plumes d'oie et un gros livre relie en parchemin. L'odeur bizarrement musquee des pelleteries se melait a celle de cire chaude que degageaient les chandelles.

Un calme profond enveloppait la maison. Catherine en eut une conscience aigue. Sa gorge contractee se desserra. Pour la premiere fois depuis longtemps, elle respira presque librement.

Jacques C?ur revenait et, tout de suite, courait a elle, prenait ses deux mains et l'obligeait a se lever.

— Ma pauvre amie ! Comment avez-vous pu venir jusqu'ici ? La ville est pleine d'espions et la trahison y rode a chaque coin de rue. Mais venez plutot. Nous serons mieux dans mon reduit pour parler. Mes garcons de magasin sont a la reserve. Ils vont revenir pour tout ranger.

Doucement, il passait un bras sous celui de la jeune femme pour l'aider a se relever et l'entrainait vers le fond du magasin ou un escalier s'enfoncait dans l'ombre des solives. Elle etait si lasse qu'elle chancela et fut tombee sans le bras solide qui la soutenait.

— Vous etes bon, maitre Jacques, de ne m'avoir point chassee.

Elle levait les yeux vers lui, heureuse de revoir ce visage aux traits nets, un peu austeres, ce nez long, cette bouche mince, mais d'un dessin ferme. Le front, large et haut, denotait l'intelligence ainsi que les yeux bruns, bien fendus et francs, mais autoritaires. Le pli dur des levres n'excluait pas une certaine sensualite qui se revelait encore dans les narines mobiles et aussi dans la chaleur un peu rauque de la voix.

Il sourit, posa une main rassurante sur celle qui s'appuyait a son bras.

— J'espere, dit-il, que vous ne doutiez pas de mon accueil.

Le « reduit » ou Jacques C?ur conduisit Catherine ouvrait en haut de l'escalier en face de la salle commune. C'etait, malgre son nom, une piece de bonnes dimensions qui s'avancait en encorbellement au- dessus du carrefour. Avec ses etroites fenetres donnant, l'une sur la rue des Armuriers et par laquelle on apercevait les arbres depouilles et les toits luisants du couvent des Jacobins, l'autre sur la rue d'Auron, cette chambre ressemblait plus a la cabine d'un capitaine de navire qu'au cabinet d'un marchand. Bien sur, il y avait, empilees dans un coin, des peaux de taupe doree et de menu vair et aussi, sur la grande table, des echantillons de toile et de draperies, mais surtout, un peu partout, dans des armoires ouvertes ou sur des sieges, il y avait des livres, de gros livres aux couvertures usees, aux pages de parchemin jauni et pique de rouille. L'un etait ouvert sur un lutrin aupres d'un grand coffre cloute de cuivre qui semblait plein de parchemins roules et lies de rubans. Mais ce qui etait le plus extraordinaire, c'etait, d'abord, etale sur la table, un grand portulan magnifiquement enlumine et ensuite, posee a meme le sol, une grosse mappemonde tournant a l'aise dans son armature de bronze.

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