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Catherine des grands chemins - Бенцони Жюльетта (книги полные версии бесплатно без регистрации TXT) 📗

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Elle decouvrait, en outre, qu'elle n'avait jamais cru Arnaud vraiment perdu pour elle avant cette minute. On l'avait retranche des vivants, mais, quelque part sous le ciel, il respirait et elle gardait, elle, Catherine, la possibilite d'aller le retrouver une fois sa tache terminee.

Mais, maintenant, que lui restait-il ? Un vide immense et un gout de cendres sur les levres... De temps en temps, Gauthier poussait son cheval aupres du sien, lui parlait pour tenter de l'arracher a cette annihilant tristesse. Elle repondait par monosyllabes puis, eperonnant son cheval, reprenait quelques toises d'avance. Il n'y avait, pour elle, que la solitude qui fut supportable...

Pourtant, lorsque Catherine rentra dans la cour de Montsalvy, quelque chose se ranima en elle, quelque chose qui ressemblait a une joie. Au seuil de l'hotellerie, le petit Michel dans les bras, il y avait Sara ! Elle se tenait immobile, le bambin niche contre son c?ur, semblable a quelque madone rustique, mais, a mesure que les cavaliers avancaient dans la cour, les yeux aigus de la bohemienne distinguerent le visage ravage de Catherine, son regard de somnambule. Les traits, severes d'abord, de Sara se detendirent.

L'amour, presque maternel, qu'elle avait pour Catherine devina sa souffrance, rien que dans sa silhouette accablee. Sans la quitter des yeux, elle tendit Michel a Donatienne qui accourait au bruit des chevaux, s'avanca a la rencontre des cavaliers.

Aucun mot ne fut prononce. Comme Sara arrivait pres de sa monture, Catherine se laissa glisser a terre et s'abattit en sanglotant dans les bras qui se tendaient deja. Comme il lui parut bon, a cet instant de desespoir, le cher refuge momentanement perdu ! Mais si pitoyable etait l'aspect de la jeune femme que Sara, a son tour, se mit a pleurer. Etroitement embrassees, melant leurs larmes, elles retournerent vers la maison.

La, Catherine retrouva un peu le controle de ses nerfs et leva sur sa vieille amie une figure de noyee.

— Sara ! Ma bonne Sara !... Si tu es revenue, c'est que je ne suis pas tout a fait maudite.

— Maudite, toi ? Pauvrette... Qu'est-ce qui a pu te mettre ca dans l'idee ?

Elle est persuadee que messire Arnaud a peri dans l'incendie qui a ravage la maladrerie de Calves, fit derriere elles la voix grave de Gauthier. Elle ne veut entendre aucune consolation, elle ne veut accepter aucun doute.

— Ouais ! fit Sara toute sa combativite retrouvee a la seule vue de son ancien ennemi. Venez me raconter ca.

Et, laissant Catherine embrasser son fils avec un emportement qui en disait long sur son c?ur debordant, elle entraina le Normand sous le manteau de la cheminee. En quelques mots Gauthier eut tout dit le retour de Catherine, la maladie de dame Isabelle, l'etrange vision nocturne de la jeune femme, la disparition des deux chevaux et, enfin, le drame de Calves. Sara l'ecouta sans l'interrompre, les sourcils fronces, relevant le moindre detail du recit. Quand il eut termine, elle demeura un moment silencieuse, les bras croises, le menton dans une main, regardant l'atre noir de la cheminee ou l'on avait accumule des branchages.

Enfin, elle revint vers Catherine qui, assise sur un tabouret, l'epiait avec angoisse en bercant Michel machinalement.

— Qu'en pensez-vous ? demanda Gauthier.

— Que c'est vous qui avez raison, mon garcon. Le maitre n'est pas mort. Ce n'est pas possible.

— Comment aurait-il pu echapper ? fit Catherine.

— Je n'en sais rien. Mais ce n'est pas un fantome que tu as vu. Les fantomes ne portent pas de masque. Je les connais.

— Je veux bien te croire, soupira Catherine. Mais alors, dis-moi ce que je dois faire ?

— Attendre quelques jours, comme le disait Gauthier, pour donner a Fortunat le temps de revenir. Sinon...

— Sinon?

— Nous retournerons a Calves, avec Saturnin et quelques hommes solides. Nous fouillerons les ruines jusqu'a ce que nous ayons une certitude. Mais, pour moi, j'ai deja cette certitude : il n'y a pas de cadavre a Calves... du moins pas celui que tu crois...

Cette fois, un peu d'espoir revint dans le c?ur de Catherine. Si forts etaient les liens qui l'unissaient a Sara qu'elle avait fini par voir en elle, sinon une sorte d'oracle, du moins un esprit qui ne se trompait guere et qui, meme, avait parfois d'etranges clairvoyances... Elle ne repondit rien, mais prit la main de sa vieille amie et la posa contre sa joue, humblement, comme une enfant qui veut se faire pardonner. Le regard de Sara se chargea de tendresse en se posant sur la tete blonde inclinee contre elle. Dans le soir tombant, la cloche du couvent sonna pour complies.

— Les moines vont se rendre a la chapelle, dit Sara. Tu devrais, toi aussi, aller prier.

Catherine hocha la tete.

— Je n'en ai plus le desir, Sara. A quoi bon prier ? Dieu ne se souvient de moi que pour me frapper.

— Tu es injuste. Il t'a donne les fruits amers de la vengeance, mais aussi ceux, plus doux, du triomphe. Tu as rendu a Montsalvy le droit d'exister.

— Mais a quel prix !

— A un prix que tu ignores encore... a moins que tu ne regrettes celui que tu as laisse a Chinon ? ajouta intentionnellement Sara.

Elle voulait voir comment reagirait Catherine a ce rappel de l'homme a cause de qui toutes deux s'etaient separees. Mais elle fut immediatement rassuree de ce cote-la.

Catherine haussa les epaules avec impatience.

— Qui veux-tu que je regrette quand j'ignore ce qu'il est advenu d'Arnaud ?

Il n'y avait rien a ajouter a cela.

La fievre qui brulait Isabelle de Montsalvy semblait s'attenuer. La vieille dame ne delirait plus, elle toussait moins, mais elle s'affaiblissait peu a peu, comme une lampe dont l'huile baisse.

— Nous ne la sauverons pas, disait Sara qui se relayait avec Catherine a son chevet pour permettre a Donatienne de prendre un peu de repos et de s'occuper de Saturnin, bien delaisse par elle depuis le debut de la maladie.

— On dirait, remarquait a son tour Catherine, qu'elle n'a plus la force de vivre.

Toute la pharmacopee du couvent, tout le savoir du mire d'Aurillac, qui etait revenu la visiter, etaient impuissants a retenir le flux vital dans ce corps epuise. Tout doucement, Isabelle s'eteignait. Elle demeurait maintenant, durant des heures, etendue dans son lit, les mains jointes sur son chapelet ou sur un livre d'heures qu'elle ne lisait pas, silencieuse et immobile. Seules, les levres qui remuaient doucement montraient qu'elle priait.

Un soir, trois jours apres le voyage de Catherine et de Gauthier a Calves, la vieille dame souleva ses paupieres, regarda Catherine qui se tenait pres d'elle, assise sur un escabeau.

— C'est pour vous que je prie, mon enfant, dit-elle doucement, pour Michel... et aussi pour lui, pour mon fils. Ne l'abandonnez pas dans sa misere, Catherine. Lorsque je ne serai plus la, veillez sur lui de loin. C'est un si affreux malheur que le sien.

Catherine noua ses doigts et les serra, puis elle toussota pour empecher sa voix de trembler. Isabelle ne savait rien du drame de Calves qu'on lui avait soigneusement cache, mais comme il etait difficile de jouer la comedie, de feindre l'apaisante et necessaire serenite quand son ame etait ravagee d'angoisse ! Chaque minute des trois jours qui venaient de s'ecouler avait ete pour Catherine une minute de torture. Confiante en ce que lui avait affirme Sara, elle attendait le retour de Fortunat, et ce retour ne s'etait pas encore produit... Mais elle parvint a sourire, tendrement, au vieux visage anxieux.

Soyez sans crainte, Mere. Jamais je ne m'eloignerai de lui. Je voudrais batir pour lui une demeure, non loin d'ici, ou il pourrait vivre a l'ecart des autres, mais d'une maniere meilleure, plus conforme a ses gouts, a son rang... J'ai tant reve de l'arracher a cette horrible maladrerie.

Les yeux de la malade s'illuminerent d'une joie intense. Sa main maigre se tendit pour etreindre celle de Catherine.

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