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Catherine Il suffit d'un amour Tome 1 - Бенцони Жюльетта (книги бесплатно без TXT) 📗

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Autour des trois personnages ou se centralisait le drame, des emeutiers maitrisaient a grand-peine plusieurs seigneurs, blesses et sanglants, mais se debattant encore furieusement. Un corps poignarde gisait sur le dallage de marbre noir et blanc, perdant son sang lentement. Et le contraste etait saisissant entre l'impassibilite apparente des deux Bourguignons, la fureur des emeutiers et les larmes que versait le Dauphin dont les mains se tendaient maintenant en un geste d'imploration. Au premier rang des furieux Catherine pouvait voir s'agiter Caboche, son chaperon blanc en bataille, la chemise trempee de sueur, contrastant avec la robe noire, les gestes mesures et le maintien glacial de Pierre Cauchon. C'est ce dernier, si calme, qu'elle jugea effrayant.

Le tumulte etait a son comble. Les revoltes s'etaient empares de plusieurs hommes de tous ages et les entrainaient vers la rue apres les avoir etroitement ligotes. Deux d'entre eux s'etaient attaques a un tres jeune homme qui pouvait avoir au plus seize ans. Une jeune femme tentait de lui faire un rempart de son corps malgre les efforts qu'il faisait pour l'ecarter. Elle etait brune et charmante, enfantine encore malgre la lourde robe de damas mordore qui l'ecrasait un peu et la haute coiffure a deux cornes drapees de mousseline blanche. Elle pleurait en essayant de retenir contre elle le jeune homme, suppliait qu'on le lui laissat. Comme les emeutiers portaient les mains sur elle pour lui faire lacher prise, la colere du Dauphin eclata. Arrachant son epee du fourreau, il bondit, vif comme la foudre, transperca de deux coups rapides les hommes qui avaient ose toucher son epouse, puis tourna la lame sanglante vers Jean-Sans-Peur.

— Quel miserable etes-vous donc, mon cousin, pour laisser ainsi rudoyer sous vos yeux ma femme, votre propre fille ? Cette emeute se fait sur votre conseil.et vous ne pouvez vous en defendre car je vois la, avec ces gens, ceux de votre hotel. Mais soyez sur qu'une fois il m'en souviendra et que la besogne n'ira pas toujours a votre plaisir.

Philippe de Charolais avait, instinctivement, tire son epee lui aussi pour se porter au secours de sa s?ur. Il s'en servit pour ecarter doucement la pointe dardee sur la poitrine de son pere. Le duc n'avait pas bronche. Seulement hausse les epaules.

— Quoi que vous en pensiez, Louis, je ne puis rien dans la conjoncture actuelle. Je reconnais que les evenements me depassent et que je ne suis plus maitre de ces brutes. Sinon, je sauverais au moins les serviteurs de ma fille...

A l'impuissante fureur de Catherine, fascinee, le jeune homme que voulait defendre la Dauphine avait enfin ete capture. Trouvant le chemin libre, quand les deux-hommes etaient tombes sous la lame du Dauphin, il avait couru vers une fenetre pour sauter dans le jardin mais trois ecorcheurs et deux megeres echevelees s'etaient pendus a lui. Ecroulee en travers le lit, la petite duchesse sanglotait eperdument.

— Sauvez-le, mon pere, je vous en supplie. Pas lui... pas Michel, c'est mon ami...

Mais le duc eut un geste d'impuissance qui arracha a Catherine un cri indigne. Madame la Dauphine lui plaisait beaucoup, elle eut voulu l'aider. Ce duc qui laissait pleurer sa fille devait vraiment etre un mauvais homme... Le comte de Charolais etait pale jusqu'aux levres.

Il etait lui-meme marie a la s?ur du Dauphin, la princesse Michelle, et le chagrin de Marguerite lui etait penible. Mais il ne pouvait rien faire. Caboche et son acolyte, Denisot de Chaumont, venaient de mettre eux-memes la main au collet du jeune prisonnier. Ils l'enleverent a ceux qui etaient occupes a lui lier les mains derriere le dos, le maintinrent debout entre eux deux. D'une secousse, le jeune homme les bouscula. Catherine poussa un cri que nul n'entendit.

C'etait, pour son age, un garcon singulierement developpe et vigoureux que Michel de Montsalvy. Les bouchers ecartes une breve seconde, il courut au duc de Bourgogne, se planta devant lui. Sa voix furieuse domina le tumulte.

— Tu n'es qu'un lache, duc de Bourgogne, traitre et felon a ton Roi dont tu laisses souiller la demeure. Et je te declare indigne de porter les eperons de chevalier...

Revenus de leur surprise, Caboche et Denisot recuperaient leur prisonnier sans douceur. Ils voulurent l'obliger a s'agenouiller devant celui qu'il venait d'insulter. Il se debattit comme un demon malgre ses liens, jouant si vigoureusement des pieds qu'une fois de plus les bouchers s'ecarterent. Il se rapprocha de Jean-Sans-Peur, comme s'il avait encore quelque chose a dire. Celui-ci, le visage crispe, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais il n'en eut pas le temps. On le vit blemir, porter la main a son visage au plein duquel Michel de Montsalvy venait de cracher...

Catherine comprit obscurement que le jeune homme venait de signer son arret de mort !

— Emmenez-le ! ordonna le duc d'une voix rauque. Faites-en ce que vous voudrez ! Les autres seront conduits a mon hotel ou, pour cette nuit, ils seront mes hotes. Je vous en reponds, beau-fils.

Sans repondre, le dauphin Louis lui tourna le dos et s'en alla cacher son visage contre le manteau de la cheminee. La petite duchesse sanglotait toujours, refusant les consolations que son frere tentait de lui prodiguer.

— Je ne vous pardonnerai jamais !... Jamais ! balbutiait-elle entre deux sanglots.

Cependant, Caboche et Denisot avaient recupere a la fois leurs esprits et leur prisonnier, avec l'aide de quelques compagnons. Ils l'entrainaient maintenant vers l'escalier.

Catherine glissa une main tremblante dans celle de Landry, et chuchota :

— Que vont-ils lui faire ?

— Le pendre et un peu vite j'espere ! C'est tout ce qu'il merite ce sale Armagnac. Tu as vu ? Il a ose cracher au visage de notre duc...

Et, incontinent, Landry se joignit au ch?ur forcene qui, dans l'escalier criait deja «A mort !... ». D'une secousse Catherine arracha sa main. Elle etait devenue ecarlate jusqu'a la racine de ses cheveux blonds.

— Oh !... Tu me degoutes, Landry Pigasse !...

Avant que Landry, stupefait, ait eu le temps de se reconnaitre, elle lui avait tourne le dos et s'etait perdue dans la foule, ouverte un bref instant pour laisser passer le cortege du captif. Elle se lanca dans son sillage.

Au prix de sa vie, Catherine eut ete incapable d'expliquer ce qui se passait dans son ame enfantine. Jamais, jusqu'a ce jour, elle n'avait vu Michel de Montsalvy, elle ignorait encore jusqu'a son nom dans l'heure precedente et, cependant, elle avait l'impression de l'avoir toujours connu. Il lui semblait aussi familier, aussi cher que son pere Gaucher ou sa s?ur Loyse. C'etait comme si, tout a coup, des liens mysterieux et invisibles s'etaient tisses entre le jeune noble et la fille de l'orfevre. Des liens ancres dans la ; chair et qui pouvaient faire mal... Catherine ne savait qu'une chose : il fallait qu'elle suivit le prisonnier, qu'elle sut, a tout prix, ce qu'il allait advenir de lui. Tout a l'heure, quand les ecorcheurs l'avaient lie, et ensuite, quand il avait insulte le duc, elle l'avait vu de tout pres, dans la pleine lumiere des vitraux. Elle s'etait sentie toute bete tandis que de grands cercles rouges passaient devant ses yeux, tout comme le jour ou elle avait essaye, par jeu, de regarder le soleil en face. Un garcon pouvait-il vraiment etre aussi beau ?

Il l'etait, certes, et en demesure avec son visage pur aux traits nets et fins. Des traits qui eussent peut-etre ete quelque peu feminins sans l'energie du menton, la bouche serree et les fiers yeux d'azur qui ne devaient pas se baisser aisement. Les cheveux blonds, coupes tres courts au-dessus de la nuque et des oreilles, formaient cette ronde et brillante calotte d'or alors a la mode et qui permettait aisement le port du | casque. Sous la hucque de soie violette, frappee de feuilles d'argent, les epaules se dessinaient, athletiques tandis que les chausses collantes, mi-partie gris et argent moulaient des cuisses musclees de cavalier. Les mains liees au dos, la tete fierement redressee, les yeux froids et la levre meprisante, il avait l'air entre ses deux bouchers d'un archange aux mains d'esprits malfaisants. Catherine se souvint tout a coup d'une image peinte qu'elle avait admiree un jour dans un bel evangeliaire auquel son pere faisait une couverture d'or cisele. Elle representait un jeune chevalier blond, vetu d'une armure d'argent et foulant aux pieds un dragon qu'il transpercait de sa lance. Gaucher avait dit a sa fille que c'etait la Monseigneur Saint-Michel terrassant le Malin. C'etait a lui que ressemblait le jeune homme... le jeune homme qui s'appelait Michel lui aussi...

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