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Catherine et le temps d'aimer - Бенцони Жюльетта (читать книги бесплатно .txt) 📗

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— A quoi penses-tu ? demanda soudain Arnaud qui regardait sa femme en souriant depuis un moment.

— A tout cela... A nous ! Est-ce que tu aurais vraiment cru que l'on pouvait etre aussi heureux ? Nous avons tout : le bonheur, de beaux enfants, d'excellents amis, une famille, les honneurs et meme une grande fortune...

Cela, c'etait a Jacques C?ur qu'ils le devaient. L'argent du fameux diamant noir, convenablement employe par lui, etait en train de se muer en une fabuleuse fortune et, tout en batissant son avenir, tout en commencant a realiser le plan grandiose qu'il avait concu pour le relevement de son pays, le pelletier de Bourges, en passe de devenir Argentier de France, rendait au centuple a ses amis les biens qu'il en avait recu dans les temps difficiles.

— Non, reconnut honnetement Arnaud, je n'aurais jamais cru que ce fut possible. Mais, ma mie,, est-ce que nous ne l'avons pas un peu merite ? Nous avons tant souffert, toi surtout...

— Je n'y pense meme plus. Mon seul regret, c'est l'absence de dame Isabelle, ta mere...

— Elle n'est pas absente. Je suis certain qu'elle nous voit, qu'elle nous entend de ce lieu mysterieux ou elle a du retrouver le grand Gauthier... et puis, ne l'avons- nous pas reincarnee ?

C'etait vrai. Isabelle, le bebe, ne ressemblait en rien a sa mere. Elle joignait aux yeux bleus de la grand-mere le profil imperieux des Montsalvy en general et les cheveux noirs de son pere en particulier.

D'apres Sara, elle menacait meme d'en avoir aussi le caractere indomptable et irascible.

— Quand on lui fait attendre, si peu que ce soit, son lait, soupirait l'ancienne bohemienne promue gouvernante, elle hurle a faire tomber les murs...

Pour le moment, la jeune Isabelle dormait d'un profond sommeil dans les bras de l'excellente femme, parmi les soies et les dentelles de sa robe precieuse. Le vacarme des hautbois, des cabrettes et des fifres qui faisaient rage autour d'elle ne paraissait pas la deranger. L'un de ses poings minuscules referme sur le pouce de Sara, elle semblait capable de soutenir, sans meme ouvrir un ?il, le bruit meme d'un canon.

Mais elle ne resista pas a l'assaut de deux personnages qui se ruerent sur elle des qu'elle apparut, avec son cortege, dans la cour du chateau ou etaient masses serviteurs, hommes d'armes et servantes : un petit garcon de trois ans, dont les cheveux dores brillaient dans le soleil, et une grande et grosse dame, toute vetue de pourpre et d'or : son frere Michel et dame Ermengarde de Chateauvillain, marraine honoraire.

Malgre la defense, respectueuse mais energique de Sara, et les cris de Michel qui, lui aussi, voulait s'emparer d'Isabelle, Ermengarde l'emporta de haute lutte et se precipita, avec son trophee qui s'etait mis a hurler, dans la grande salle blanche toute tendue de tapisseries ou un festin etait servi. Derriere elle et sur les pas du parrain et de la marraine, tout le cortege s'engouffra dans le chateau qui, bientot, retentit de cris, de rires et des accords de luth des musiciens qui devaient accompagner le repas.

Tandis que sous la direction de Josse, intendant du chateau, et de sa femme Marie, tout le village s'installait aux longues tables disposees dans la grande cour pres d'enormes feux ou cuisaient des moutons entiers et une foule de volailles, tandis que les menestrels attaquaient les premieres caroles sous les arbres du verger deja envahi de jeunes filles, tandis que les sommeliers mettaient en perce les futailles de vin et les barriques de cidre, le plus somptueux festin jamais vu de memoire d'Auvergnat commenca dans la grande salle.

Quand, apres- les innombrables plats, pates, venaisons, poissons, paons presentes avec toutes leurs plumes, sangliers dresses sur des lits de pommes et de pistaches avec leurs defenses et leur chair farcie d'epi- ces fines, les valets apporterent les tourtes, les confitures, les nougats, les cremes et tous les autres desserts accompagnes de vins d'Espagne et de Malvoisie, Xaintrailles se leva et reclama le silence.

Tenant en main sa coupe pleine, il salua la Reine et le Connetable puis se tourna vers ses hotes :

— Mes amis, dit-il d'une voix forte, avec la permission de Madame la Reine et de Monseigneur le Connetable, je veux vous dire la joie qui est la notre aujourd'hui d'assister avec vous a la resurrection de Montsalvy, en meme temps qu'au renouveau de notre pays. Partout, en France, la guerre recule, l'Anglais, la ou il s'accroche encore, n'en a plus pour longtemps. Le traite, que notre Roi vient d'accorder au duc de Bourgogne, a Arras, s'il n'est pas un modele du genre, a du moins le merite de terminer une guerre impitoyable entre gens d'un meme pays. Il n'y a plus d'Armagnacs, plus de Bourguignons ! Il n'y a plus que les fideles sujets du roi Charles le Victorieux que Dieu nous veuille conserver en sante et puissance !...

Xaintrailles s'arreta pour reprendre haleine et pour laisser s'eteindre les vivats ! Il jeta autour de lui un regard vif et satisfait puis ses yeux bruns s'arreterent sur Arnaud et sur Catherine qui le regardaient en souriant, la main dans la main :

Arnaud, mon frere, reprit-il, nous t'avions cru perdu, tu nous es revenu et c'est tres bien ainsi. Je ne vais pas te dire ce que je pense de toi, tu le sais depuis longtemps. Donc, passons !... Mais vous, Catherine, qui, a grand amour et a grand peril, etes allee reclamer votre epoux jusqu'aux portes memes de la mort, vous qui avez vaillamment combattu, a la place de Montsalvy, pour que tombe enfin La Tremoille, notre mauvais genie, vous qui nous avez aides a completer l'?uvre de la Sainte Pucelle, je veux vous dire, a vous, combien vous nous etes chere et combien nous sommes heureux et fiers d'etre, aujourd'hui, vos hotes et, en tous temps, vos amis ! Peu d'hommes auraient ete capables de votre courage, mais peu d'hommes aussi ont au c?ur l'amour fidele qui depuis tant d'annees occupe le votre !

« Les mauvais jours, trop nombreux, que vous avez connus, sont termines. Vous avez devant vous une longue vie de bonheur et d'amour... et la joyeuse perspective de toute une generation de Montsalvy de bonne race a mettre sur pied ! Messieurs, et vous belles dames, je vous demande maintenant de vous lever et de boire, avec moi, au bonheur de Catherine et d'Arnaud de Montsalvy. Longue vie, messeigneurs, et grandes heures au plus vaillant des chevaliers chretiens et a la plus belle dame d'Occident ! »

L'ovation formidable qui salua les dernieres paroles de Xaintrailles se repercuta jusqu'aux voutes neuves du grand chateau, alla rejoindre les cris de joie des villageois et, pendant un instant, la petite cite fortifiee ne fut plus qu'un cri de joie et d'amour. Catherine, pale d'emotion, voulut se lever pour repondre a cette acclamation, mais c'en etait trop pour elle. Ses forces la trahirent et elle dut s'appuyer a l'epaule de son epoux pour ne pas tomber.

— C'est trop, mon Dieu, murmura-t-elle. Comment peut-on, sans mourir, supporter tant de joie ?

— Je crois, fit-il en riant, que tu t'y habitueras tres bien.

Il etait tard dans la nuit quand, apres le bal, Catherine et Arnaud regagnerent la chambre qu'ils s'etaient reservee dans la tour sud.

Un peu partout, dans le chateau, les serviteurs, harasses, dormaient la ou le sommeil les avait vaincus. La Reine et le Connetable s'etaient retires depuis longtemps dans leurs appartements, mais, dans les coins obscurs, on pouvait rencontrer encore quelques buveurs impenitents qui achevaient de celebrer a leur maniere une si memorable fete. Dans la cour, on dansait encore autour des feux mourants aux echos de chansons emises par les gosiers les plus solides.

Comme les autres, Catherine etait lasse, mais elle n'avait pas sommeil. Elle etait trop profondement heureuse pour vouloir que cette joie s'envolat deja dans le repos. Assise au pied du grand lit a courtines de damas bleu, elle regardait Arnaud mettre ses femmes a la porte sans plus de ceremonie.

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