Mybrary.info
mybrary.info » Книги » Научно-образовательная » Философия » Aline Et Valcour Ou Le Roman Philosophique – Tome I - de Sade Marquis Alphonse Francois (онлайн книга без .TXT) 📗

Aline Et Valcour Ou Le Roman Philosophique – Tome I - de Sade Marquis Alphonse Francois (онлайн книга без .TXT) 📗

Тут можно читать бесплатно Aline Et Valcour Ou Le Roman Philosophique – Tome I - de Sade Marquis Alphonse Francois (онлайн книга без .TXT) 📗. Жанр: Философия. Так же Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте mybrary.info (MYBRARY) или прочесть краткое содержание, предисловие (аннотацию), описание и ознакомиться с отзывами (комментариями) о произведении.
Перейти на страницу:

Si j'avais eu un peu plus d'expérience, ce que je voyais, ce que j'entendais, ce que j'éprouvais, auraient dû me convaincre avant que d'arriver, que les devoirs que l'on me destinait étaient bien différens de ceux que je remplissais à Berseuil, qu'il entrait bien d'autres projets que ceux de servir une dame, dans la destination qui m'attendait, et qu'en un mot cette innocence que me recommandait si fort ma bonne nourrice était bien près d'être outragée. M. de Mirville, à côté duquel j'étais dans la voiture, me mit bientôt au point de ne pouvoir douter de ses horribles intentions, l'obscurité favorisait ses entreprises, ma simplicité les encourageait, M. Delcour s'en divertissait et l'indécence était à son comble… mes larmes coulèrent alors avec profusion… Peste soit de l'enfant, dit Mirville… cela allait le mieux du monde… et je croyais qu'avant que nous fusions arrivés… mais je n'aime pas à entendre brailler… Eh! bon, bon, répondit Delcour, jamais guerrier s'effraya-t-il du bruit de sa victoire?… Quand nous fûmes l'autre jour chercher ta fille, auprès de Chartres, me vis-tu m'alarmer comme toi? Il y eut pourtant comme ici une scène de larmes… et cependant, avant que d'être à Paris, j'eus l'honneur d'être ton gendre… Oh! mais vous gens de robe, dit M. de Mirville, les plaintes vous excitent, vous ressemblez aux chiens de chasse, vous ne faites jamais si bien la curée que quand vous avez forcé la bête. Jamais je ne vis d'âmes si dures que celles de ces suppôts de Bertole. Aussi n'est-ce pas pour rien qu'on vous accuse d'avaler le gibier tout cru pour avoir le plaisir de le sentir palpiter sous vos dents… Il est vrai, dit Delcour, que les financiers sont soupçonnés d'un coeur bien plus sensible… Par ma foi, dit Mirville, nous ne faisons mourir personne, si nous savons plumer la poule, au moins ne l'égorgeons-nous pas. Notre réputation est mieux établie que la vôtre, et il n'y a personne qui au fond, ne nous appelle de bonnes gens… De pareilles platitudes, et d'autres propos que je ne compris point, parce que je ne les avais jamais entendus, mais qui me parurent encore plus affreux, et par les expressions qui les entrelassaient et par l'indignité des actions dont Mirville les entrecoupait; de telles horreurs dis-je, nous conduisirent à Paris, et nous arrivâmes.

La maison où nous descendîmes n'était pas tout-à-fait dans Paris, j'en ignorais la position, plus instruite maintenant, je puis vous dire qu'elle était située près de la barrière des Gobelins. Il était environ dix heures du soir quand on arrêta dans la cour; nous descendîmes.-La voiture fut renvoyée et nous entrâmes dans une salle où le souper paraissait prêt à être servi; une vieille femme, et une jeune fille de mon âge, étaient les seules personnes qui nous attendissent; et ce fut avec elles que nous nous mimes à table; il me fut facile de voir pendant le souper que cette jeune fille nommée Rose , était à monsieur Delcour, ce qu'il me parut que monsieur de Mirville désirait que je lui fusse. Quand à la vieille, elle était destinée à être notre gouvernante, son emploi me fut expliqué tout de suite, et en m'apprit en même-tems que cette maison était celle où je devais loger avec ma jeune compagne, qui n'était autre que cette fille de monsieur de Mirville, que monsieur Delcour et lui disaient avoir été dernièrement chercher près de Chartres. Ce qui prouve, madame, que ces deux messieurs s'étaient réciproquement donné leurs deux filles pour maîtresses, sans que l'une de ces deux malheureuses créatures, connût mieux que l'autre la seconde partie des liens qui les attachaient à ces deux pères.

Vous me permettrez de taire, madame, les indécens détails, et de ce souper, et de l'affreuse nuit qui le suivit; un autre salon plus petit et plus artistement meublé, fût destiné à ces honteuses circonstances; Rose et monsieur Delcour y passèrent avec nous; celle-ci déjà au fait, n'opposa nuls refus, son exemple me fut proposé pour adoucir la rigueur des miens, et pour m'en faire sentir l'inutilité, on me fit craindre la force, si je m'avisais de les continuer… que vous dirai-je, madame, je frémis… je pleurai… rien n'arrêta ces monstres et mon innocence fut flétrie.

Vers les trois heures du matin les deux amis se séparèrent, chacun passa dans son appartement pour y finir le reste de la nuit, et nous suivîmes ceux qui nous étoient destinés.

Là, monsieur de Mirville acheva de me dévoiler mon sort; «vous ne devez plus douter, me dit-il durement que je vous ai prise pour vous entretenir; votre état vient d'être éclairci de manière à ne plus vous laisser de soupçon.-Ne vous attendez pourtant pas à une fortune bien brillante ni à une vie très-dissipée; le rang que monsieur et moi tenons dans le monde, nous oblige à des précautions, qui rendent votre solitude un devoir. La vieille femme que vous avez vue près de Rose, et qui doit également prendre soin de vous, nous répond de votre conduite à l'un et à l'autre une incartade… une évasion, serait sévérement punie, je vous en préviens: du reste soyez avec moi, soumise, honnête, prévenante et douce, et si la différence de nos âges s'oppose à un sentiment de votre part dont je suis médiocrement envieux, que, pour prix du bien que je vous ferai, je trouve du moins en vous toute l'obéissance sur laquelle je devrais compter, si vous étiez ma femme légitime. Vous serez nourrie, vêtue, ect. et vous aurez cent francs par mois pour vos fantaisies; cela est médiocre, je le sais; mais à quoi vous servirait le surplus dans la retraite où je suis obligé de vous tenir, d'ailleurs j'ai d'autres arrangemens qui me ruinent. Vous n'êtes pas ma seule pensionnaire… c'est ce qui fait que je ne pourrai vous voir que trois fois la semaine, vous serez tranquille le reste du tems, vous vous distrairez ici avec Rose et la vieille Dubois, l'une et l'autre dans leur genre ont des qualités qui vous aideront à mener une vie douce, et sans vous en douter, ma mie, vous finirez par vous trouver heureuse».

Cette belle harangue débitée, monsieur de Mirville se coucha, et m'ordonna de prendre ma place auprès de lui.-Je tire le rideau sur le reste, madame, en voilà assez pour vous faire voir quel était l'affreux sort qui m'était destiné; j'étais d'antant plus malheureuse qu'il me devenait impossible de m'y soustraire, puisque le seul être qui eût de l'autorité sur moi… mon père même me contraignait à m'y résoudre et me donnait l'exemple du désordre.

Les deux amis partirent à midi, je fis plus ample connaissance avec ma gardienne et ma compagne; les circonstances de la vie de Rose ne différaient en rien de celles de la mienne, elle avait six mois plus que moi. Elle avait comme moi passé sa vie dans un village, élevée par sa nourrice, et n'était à Paris que depuis trois jours, mais la distance énorme du caractère de cette fille au mien, s'est toujours opposé à ce que je fisse aucune liaison avec elle, étourdie, sans coeur, sans délicatesse, n'ayant aucune sorte de principes. La candeur et la modestie que j'avais reçues de la nature, s'arrangeaient mal avec tant d'indécence et de vivacité, j'étais obligée de vivre avec elle, les liens de l'infortune nous unirent; mais jamais ceux de l'amitié.

Pour la Dubois, elle avait les vices de son état et de son âge; impérieuse, tracassière, méchante, aimant beaucoup plus ma compagne que moi; il n'y avait rien là, comme vous voyez, qui dût m'attacher fort à elle, et le temps que j'ai été dans cette maison, je l'ai presqu'entièrement passé dans ma chambre, livrée à la lecture que j'aime beaucoup, et dont j'ai pu faire aisément mon occupation, moyennant l'ordre que M. de Mirville avait donné de ne me jamais laisser manquer de livres.

Rien de plus réglé que notre vie; nous nous promenions à volonté dans un fort beau jardin, mais nous ne sortions jamais de son enceinte; trois fois de la semaine, les deux amis qui ne paraissaient jamais qu'alors, se réunissaient, soupaient avec nous, se livraient à leurs plaisirs, l'un devant l'autre, deux ou trois heures de l'après-souper, et allaient de-là finir le reste de la nuit chacun avec la sienne, dans son appartement, qui devenait le nôtre le reste du temps… Quelle indécence! interrompit madame de Blamont… Eh quoi les pères aux yeux de leurs filles! Ma chère amie, dit madame de Senneval, m'approfondissons pas ce gouffre d'horreur, cette infortunée nous apprendrait peut-être des atrocités d'un bien autre genre.-Que savez-vous s'il n'est pas essentiel que nous les sachions, dit madame de Blamont… Mademoiselle, continua en rougissant; cette femme vraiment honnête et respectable, je ne sais comment vous exposer ma question… mais n'est-il jamais arrivé pis? Et comme elle vit que Sophie ne la comprenait point; elle me chargea de lui expliquer bas, ce qu'elle voulait dire.

Une sorte de jalousie, dominant l'un et l'autre ami, est peut-être le seul frein qui les ait contenu sur ce que vous voulez dire, madame, reprit Sophie, au moins ne dois-je supposer que ce sentiment pour cause d'une retenue… Qui dans de telles âmes n'eut sûrement jamais la vertu pour principes. Il est mal de juger ainsi son prochain sans preuves, je le sais, mais tant d'autres écarts … tant d'autres turpitudes ont si bien su me convaincre de la dépravation de moeurs de ces deux amis, que je ne dois assurément attribuer leur sagesse dans ce que vous voulez dire, qu'à un sentiment plus impérieux que leur débauche; or, je n'en ai point vu qui l'emportât sur leur jalousie.-Elle est difficile à entendre avec cette communauté de plaisirs dont vous nous parlez, dit madame de Senneval. Et sur-tout avec ces autres pensionnaires dont monsieur de Mirville convenait, ajouta madame de Blamont.-Je l'avoue, mesdames, reprit Sophie, peut-être est-ce ici un de ces cas où le choc violent de deux passions, ne laisse triompher que la plus vive, mais ce qu'il y a de bien sûr, c'est que le désir de conserver chacun leur bien, désir né de leur jalousie trop reconnue pour en douter, l'emporta toujours dans leur coeur, et les empêcha d'exécuter… des horreurs… dont ma compagne, je le sais, n'eut fait que rire, et qui m'eussent paru plus affreuses que la mort même.-Poursuivez, dit madame de Blamont, et ne trouvez pas mauvais que l'intérêt que vous m'avez inspiré, m'ait fait frémir pour vous.

Jusqu'à l'événement qui m'a valu votre protection, madame, continue Sophie, en s'adressant toujours à madame de Blamont; il me reste fort peu de choses à vous apprendre. Depuis que j'étais dans cette maison, mes appointemens m'étaient payés avec la plus grande exactitude, et n'ayant aucun motif de dépense, je les économisais dans la vue de trouver peut-être un jour l'occasion de les faire tenir à ma bonne Isabeau, dont le souvenir m'occupait sans cesse. J'osai communiquer cette intention à monsieur de Mirville, ne doutant point qu'il ne me procurât lui-même la moyenne d'exécuter l'action que je méditais… Innocente! Où allais-je supposer la compassion? Habita-t-elle jamais dans le sein du vice et du libertinage!-Il vous faut oublier tous ces sentimens villageois, me répondit brutalement monsieur de Mirville, cette femme a été beaucoup trop payée des petits soins qu'elle a eus de vous; vous ne lui devez plus rien.-Et ma reconnaissance, monsieur, ce sentiment si doux à nourrir dans soi, si délicieux à faire éclater.-Bon, bon, chimère que toutes ces reconnaissances là. Je n'ai jamais vu qu'on en retirât quelque chose, et je n'aime à nourrir que les sentimens qui rapportent. Ne parlons plus de cela, ou, puisque vous avez trop d'argent, je cesserai de vous en donner davantage.-Rejetée de l'un, je voulus recourir à l'autre, et je parlai de mon projet à monsieur Delcour. Il le désapprouve plus durement encore, il ma dit qu'à la place de monsieur de Mirville, il ne me donnerait pas un sol, puisque je ne songeais qu'à jeter mon argent par la fenêtre; il me fallut renoncer à cette bonne oeuvre, faute de moyens pour l'accomplir.

Перейти на страницу:

de Sade Marquis Alphonse Francois читать все книги автора по порядку

de Sade Marquis Alphonse Francois - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки mybrary.info.


Aline Et Valcour Ou Le Roman Philosophique – Tome I отзывы

Отзывы читателей о книге Aline Et Valcour Ou Le Roman Philosophique – Tome I, автор: de Sade Marquis Alphonse Francois. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.


Уважаемые читатели и просто посетители нашей библиотеки! Просим Вас придерживаться определенных правил при комментировании литературных произведений.

  • 1. Просьба отказаться от дискриминационных высказываний. Мы защищаем право наших читателей свободно выражать свою точку зрения. Вместе с тем мы не терпим агрессии. На сайте запрещено оставлять комментарий, который содержит унизительные высказывания или призывы к насилию по отношению к отдельным лицам или группам людей на основании их расы, этнического происхождения, вероисповедания, недееспособности, пола, возраста, статуса ветерана, касты или сексуальной ориентации.
  • 2. Просьба отказаться от оскорблений, угроз и запугиваний.
  • 3. Просьба отказаться от нецензурной лексики.
  • 4. Просьба вести себя максимально корректно как по отношению к авторам, так и по отношению к другим читателям и их комментариям.

Надеемся на Ваше понимание и благоразумие. С уважением, администратор mybrary.info.


Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*