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Catherine des grands chemins - Бенцони Жюльетта (книги полные версии бесплатно без регистрации TXT) 📗

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Le gamin s'eloigna en courant. Catherine reflechit un moment. Il n'y avait pas de temps a perdre. Demain, apres la messe solennelle, les pelerins partaient. Et elle voulait partir avec eux. Elle se laissa glisser de sa mule, se tourna vers Frere Eusebe qui, placidement, attendait sa decision.

— Prenez les betes, mon frere, et allez sans moi jusqu'a l'Hotel-Dieu ou vous demanderez que l'on veuille bien nous donner logis.

Voila de l'or pour payer notre ecot. Quant a moi, je veux, des maintenant, monter a la cathedrale, but de notre pelerinage. J'ai hate de remettre a Notre-Dame ce que je lui porte et il ne convient pas que j'approche a cheval du lieu saint. Allez sans moi. Je vous retrouverai plus tard.

Le digne Frere portier de Montsalvy se contenta d'un signe de tete pour montrer qu'il avait compris et, reunissant dans sa main les brides des deux mules, poursuivit tranquillement son chemin.

Lentement, Catherine monta la rue pavoisee ou les enseignes etaient nombreuses : marchands d'objets de piete y cotoyaient les auberges, les rotisseries, les echoppes de toute sorte et, assises devant leurs portes, sur des marches de pierre, des femmes, courbees sur des coussins couverts de fils tenus, faisaient voltiger de leurs doigts agiles des multitudes de petits fuseaux... Un instant, la voyageuse s'arreta aupres de l'une de ces dentellieres, qui etait jeune et jolie et qui, tout en travaillant, lui sourit avec gentillesse. Elle n'eut pas ete aussi profondement femme si les fragiles merveilles nees sous ces doigts de fee ne l'avaient attiree. Mais une procession de penitents descendait de la cathedrale en chantant

a pleine voix les cantiques de la mort, et Catherine, rappelee a son v?u, reprit son ascension. Et, a mesure qu'elle montait, elle oublia peu a peu tout ce qui l'entourait...

Sur les degres de l'immense escalier qui, la-haut, se perdait dans l'ombre des hautes arches romanes, des gens s'echelonnaient montant a genoux peniblement les marches usees deja par les siecles de ferveur. Le bourdonnement des invocations entourait Catherine comme un bruit d'abeilles, mais elle ne les entendait pas. La tete levee, elle regardait approcher la haute facade polychrome ou d'etranges dessins arabes evoquaient les lointains pays, les mysterieux artisans du fond des ages. Elle ne voulait pas s'agenouiller, pas maintenant. C'est debout qu'elle approcherait de l'autel insigne, comme elle approcherait, debout, du tombeau de l'Apotre. L'ombre du porche l'engloutit. Des mendiants, vrais ou faux estropies, s'y trainaient, geignant sur un ton monocorde, en reclamant l'aumone.

D'autres entouraient l'antique pierre des Fievres, ou chaque vendredi s'etendaient quelques malades, en criant que la veille encore, Vendredi saint, un perclus avait retrouve l'usage de ses jambes. Mais Catherine ne leur preta aucune attention.

Son regard etait fixe sur une marche, situee a la hauteur des grandes portes dorees du sanctuaire. Quelques mots ecrits en latin s'y lisaient : « Si tu ne crains pas le peche, crains de toucher ce seuil, car la Reine du Ciel veut des serviteurs sans tache... » Approchait-elle vraiment sans peche, elle qui, au prix d'un mensonge, allait conquerir sa liberte ? Elle demeura un instant immobile, regardant l'inscription, le c?ur etreint d'une angoisse subite. Mais l'elan qui la portait etait trop fort pour s'arreter la. Elle franchit les portes, continua son ascension dans l'ombre epaisse de l'eglise. Les degres montaient en une sorte de tunnel au fond duquel scintillaient les cierges jusqu'au c?ur meme du sanctuaire. La-haut, c'etait comme la gloire lumineuse de l'aurore au sortir de la nuit noire. Un chant grave, lugubre et monotone, emplissait le vaisseau de pierre... Quand, enfin, elle emergea de l'ombre, Catherine crut avoir quitte ce monde tant le decor etait etrange. Sur un autel de pierre erige entre deux colonnes de porphyre couleur de sang, environnee d'une multitude de cierges et de lampes de verre rouge, la Vierge Noire la regardait de ses yeux d'email...

Le ch?ur etait vide, mais, sur les murs, les personnages hieratiques et decharnes des fresques byzantines semblaient reprendre vie dans la lumiere tremblante des chandelles. Une crainte superstitieuse s'empara de Catherine, la vieille terreur du ciel et de l'enfer toujours latente au fond du c?ur des hommes et des femmes de ce siecle de fer.

Lentement, elle plia les genoux, se laissa tomber sur les marches de l'autel, fascinee par l'etrange statue.

Petite, assise bien raide dans le cone d'or de son manteau cousu de pierreries, la Vierge Noire avait l'aspect hieratique et terrifiant d'une idole barbare. On disait que les Croises, jadis, l'avaient rapportee de Terre sainte, qu'elle etait aussi vieille que le monde... Son noir visage lourd, a l'expression figee, luisait sous la couronne d'or surmontee d'une colombe qui la coiffait. Seuls les yeux d'email, trop blancs, semblaient doues d'une vie inquietante et Catherine, sous leur regard, se mit a trembler, ecrasee par la majeste barbare de la statue.

Le chant lugubre avait cesse. Le silence maintenant enveloppait l'eglise, trouble seulement par le brasillement leger des cierges.

Lentement, Catherine ota le sachet de peau de son cou, en tira le diamant et, sur ses deux paumes rapprochees, le tendit vers la Vierge.

Le seculaire geste d'offrande fit etinceler de feux sanglants la pierre maudite. Jamais elle n'avait scintille comme dans ce sanctuaire ou s'etalait la grandeur de Dieu. Sur les mains de Catherine, c'etait comme un noir soleil de mort tendu vers la divinite.

— Vierge toute-puissante, chuchota la jeune femme, acceptez cette pierre de douleur et de sang. Prenez-la contre vous afin qu'en sorte a jamais le demon qui l'habite, prenez-la pour que le malheur, enfin, s'eloigne de nous... pour qu'enfin le bonheur revienne a Montsalvy.

Pour que je retrouve mon epoux.

Doucement, elle posa la pierre aux pieds de la statue puis se prosterna, toute sa terreur envolee, mais bouleversee par une emotion nouvelle.

— Rendez-le-moi, supplia-t-elle douloureusement. Rendez-le-moi, Vierge misericordieuse... Meme s'il faut encore souffrir, meme s'il faut peiner des jours et des nuits... Faites qu'au bout du chemin je le retrouve enfin ! Permettez qu'au moins je le revoie... une fois, rien qu'une seule fois... Que je puisse seulement lui dire que je l'aime, que je n'ai jamais cesse de lui appartenir et que personne... jamais... ne pourra prendre sa place. Ayez pitie... oh ! ayez pitie ! Laissez-moi le retrouver. Apres, vous ferez de moi ce que vous voudrez.

Elle enfouit son visage dans ses mains qui furent bientot mouillees de ses larmes et demeura la un long moment, priant pour son enfant et pour Sara, pleurant doucement et attendant inconsciemment une reponse a sa brulante priere. Et, soudain, elle entendit :

— Femme, ayez confiance ! Si votre foi est grande, vous serez entendue.

Elle releva la tete. Devant elle, un moine en longue robe blanche se tenait debout, penchant vers elle sa tete grise et son visage illumine de douceur. Une telle paix emanait de cette blanche silhouette que Catherine, subjuguee, demeura devant lui agenouillee, les mains encore jointes comme devant une apparition. Le moine tendit sa main pale vers la pierre qui scintillait pres du manteau d'or de la Vierge, mais ne la toucha pas.

— Ce joyau fabuleux, d'ou le tenez-vous ?

— Il appartenait a mon defunt epoux, le Grand Argentier de Bourgogne.

— Vous etes veuve ?

— Je ne l'etais plus. Mais l'homme que j'avais epouse, frappe de la lepre, est parti au tombeau de Saint- Jacques implorer sa guerison et moi aussi je veux partir la-bas pour le retrouver.

Avez-vous pris rang parmi les pelerins ? Il vous faut un billet de confession et etre agreee par les chefs des errants de Dieu. Ils partent demain.

— Je sais... Mais je viens seulement d'arriver. Pensez-vous, mon pere, qu'il soit trop tard ? fit Catherine avec une soudaine crainte.

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