Если душа родилась крылатой - Цветаева Марина Ивановна (серии книг читать бесплатно txt) 📗
N’aime pas! — Mais sur le cheval — sauterai!
N’aime pas! — Sauterai — au ciel!
O esprit de mes pe`res, secouez vos chanes!
Vacillez, pins seґculaires!
Eole! O esprit de mes pe`res, mes me`ches
Doreґes, brouille-les! De l’air!
Sur le cheval blanc, au devant des guerriers
Allons, — sous la foudre des fers argenteґs!
Voyons, voyons comment se bat cet altier
Sur le Cheval-Dit-Le-Rouge!
De bon augure: le ciel s’abat!
L’aube ensanglante mon casque!
Soldats! Jusqu’au ciel — encore un pas:
Le grain crot sous la caillasse!
En avant — par dessus le fosseґ! — Tombeґs? — Un rang.
Au suivant — par dessus le fosseґ! — Tombeґs? — Encore
Au suivant — par dessus le fosseґ! — Le glaceґ blanc
Des cuirasses, qui sait: sang? Aurore?
Soldats! — Quel ennemi — enfoncer?
Dans mon sein un frisson chauffe.
Peґne`tre, peґne`tre, eґpeґe d’acier,
Un rayon — sous mon sein gauche.
Murmureґ: tu es comme je t’ai voulue!
Rumineґ: tu es comme je t’ai eґlue,
Enfant de ma passion — sur — fre`re — future
Sur le glacier — des armures!
A nul autre — jusqu’a` la fin des temps! Mienne!
Moi, les bras leve`s: Lumie`re!
— Tu resteras, a` nul autre seras, — non?
Moi, pressant sur ma plaie: Non.
Pas la Muse, non, pas la Muse,
Ni l’usure des liens
Parentaux, — ni tes filets,
O Amitieґ! — Pas une main de femme, —
une feґroce —
A serreґ sur moi le nud —
— En force.
Terrible alliance. — Moi, coucheґe dans le noir
Du fosseґ — Le Lever est si clair —!
Oh! qui m’a fixeґ ces deux ailes sans poids
A l’eґpaule —
Derrie`re?
Teґmoin muet
Des tempetes vivantes —
Coucheґe dans l’ornie`re,
Je lorgne
Les ombres.
Tant que
Vers l’azur
Ne m’emportera pas
Sur le cheval rouge —
Mon Geґnie!
Le poeme de la montagne
Liebster, Dich wundert die Rede?
Alle Scheidenden reden wie Trunkene
und nehmen gerne sich festlich…
Holderlin
Dedicace
Que tu tressailles —
Et tombent des montagnes,
Et monte — l’ame!
Laisse mon chant monter:
Chant de l’entaille,
De ma montagne.
Je ne pourrai
Ni la`, ni deґsormais
Combler l’entaille.
Laisse mon chant monter
Tout au sommet
De la montagne.
1
Cette montagne eґtait le torse
D’un conscrit renverseґ par la mitraille.
La montagne voulait des noces,
Des le`vres vierges, un ceґreґmonial.
Cette montagne — l’еxigeait.
Irruption de l’oceґan dans l’oreille,
Criant «hourra» d’un meme jet.
Cette montagne errait et guerroyait.
Montagne pareille au tonnerre.
C’est en vain qu’on joue avec les titans!
De la montagne — la dernie`re
Maison au bout du faubourg: souviens-t’en!
Des mondes — que cette montagne!
Pour le monde il prend cher, Dieu est avide.
L’entaille vint de la montagne.
La montagne eґtait par-dessus la ville.
2
Parnasse, Sinaї?
Non! Simple colline a` casernes,
Rien d’autre — feu! vas-y!
Bien qu’octobre et non mai, qu’y faire?
Cette montagne-ci
M’eґtait le paradis!
3
Paradis sur la paume offert
— Qui s’y frotte, brule entier! —
La montagne avec ses ornie`res
Deґvalait sous nos pieds.
Comme un titan avec ses pattes
De buisson et de houx,
La montagne agrippait nos basques
Et ordonnait: — debout!
Paradis — oh, nul b-a-ba,
— Courants d’air: d’air troueґs! —
La montagne nous jetait bas
Et attirait: — coucheґ!
Comment? C’est a` n’y rien comprendre:
Propulseґs, eґbahis!
La montagne eґtait consacrante