Том 4. Письма 1820-1849 - Тютчев Федор Иванович (первая книга .TXT) 📗
Милая кисанька, в эти минуты мне очень нужен твой совет. Молчание твоего брата весьма меня озадачило. Я надеялся, что по прибытии во Франкфурт найду от него письмецо в ответ на мое, написанное из Бадена три недели назад; это вполне достаточное время для того, чтобы мог прийти ответ, несмотря на любые расстояния, которые могли меняться из-за моего или его перемещения. Я в конце концов вынужден был предположить, что или мое письмо, прибыв в Мюнхен, так и осталось там лежать, или что твой брат уже покинул Остенде, или что, не дай Бог, заботы о Гюбере помешали ему ответить мне. Каковы бы ни были причины его молчания, я по-прежнему нахожусь в полном неведении о нем и даже не могу предположить, застану ли я его в Остенде, если отправлюсь туда. И однако мне не хотелось бы совершать это путешествие впустую, и точно так же я не могу смириться с тем, чтобы побывать в Германии и не повидаться с ним… К настоящему времени у меня осталось еще две сотни дукатов, но это вовсе не много для того, чтобы оплатить дополнительный багаж для провоза по железной дороге твоей коляски. Однако я постараюсь ее тебе привезти, мне бы хотелось, чтобы моя поездка имела хоть какой-нибудь практический результат. Я нуждаюсь в этом, чтобы оправдаться в собственных глазах. Я очень рассчитываю по проезде через Берлин просить новую курьерскую дачу. Но найдется ли таковая для меня?.. Все эти соображения рассеялись бы, если бы я был уверен, что застану твоего брата в Остенде, но там ли он еще?..
Ах, что же делать?.. Прощай, милая кисанька. Я вижу, что ты не хочешь отвечать мне, а писание писем меня раздражает.
Весь твой и только твой.
Ф. Т.
Тютчевой Эрн. Ф., 17/29 августа 1847
Francfort s/M. Ce 17/29 août 1847
Je reçois à l’instant même ta lettre du 1/13 de ce mois de Hapsal et conformément à tes indications je t’adresse la mienne à St-Pétersbourg où, j’espère, qu’elle te trouvera déjà arrivée saine et sauve. Ton avant-dernière lettre m’a été remise par mon frère que j’ai trouvé ici, arrivé de la Vienne il y a huit jours de cela, au retour d’une excursion que j’ai faite à Ems et sur les bords du Rhin. Je suis encore sous le coup du détestable malentendu qui m’a fait manquer l’entrevue avec ton frère, chose dont je ne puis me consoler et que même à présent je ne puis me résigner à accepter comme définitive. Tu sais que j’avais écrit à ton frère de Bade le 20 juillet, et j’ai attendu une réponse à cette lettre jusqu’au 11 août à Francfort et jusqu’au 18 à Ems, après avoir donné les ordres nécessaires pour que sa lettre m’y fut transmise. N’en ayant eu de nouvelles à la date du 18 août, c’est-à-dire tout un mois après la lettre que je lui avais écrite, j’ai dû penser ou que ma lettre ne lui était pas parvenue, ou qu’il avait déjà quitté Ostende. Je me résignais donc à revenir à Francfort après avoir flâner trois ou quatre jours sur les bords du Rhin, et ce n’est qu’à mon retour ici que j’ai reçu une lettre de ton frère, toute bonne et toute aimable, mais beaucoup trop tardive et qui m’est parvenue juste à point pour irriter tous mes regrets. Peste soit des contretemps et des malentendus. Maintenant, pour avoir le dernier mot dans cette contrariété, je serais homme à aller encore d’ici à Ostende, si deux considérations ne m’arrêtaient — le manque de temps et la crainte d’un autre manque, plus essentiel encore, celui de l’argent…
Mon frère m’a fait grand plaisir en m’apprenant qu’il t’avait remis la somme de 1500 r
Quant à ce retour, voici l’itinéraire que j’ai adopté. Et d’abord un mot de ta voiture. Après mûr examen nous avons reconnu, mon frère et moi, que le transport de la voiture par la voie de fer jusqu’à Stettin et de là par le bateau à vapeur à Kronstadt reviendrait énormément cher (sur le chemin de fer, p ex
Quand tu verras le P
Ce sera vraiment une grande et belle œuvre que son Odyssée et je lui ai dû d’avoir retrouver en moi la faculté assoupie depuis bien longtemps, celle de m’associer pleinement et franchement à une jouissance purement littéraire. Aussi a-t-il paru très satisfait de la sympathie que son œuvre m’a fait éprouver — et il avait raison, car c’était sympathie sans phrases . J’en ai aussi beaucoup pour sa femme, une noble et douce créature, descendue tout exprès vers lui de quelque bon tableau de la vieille école allemande. J’avoue que ce genre, à la longue, m’affadirait un peu. Mais dans de certains moments j’en aime assez la paisible et candide suavité. Cela me repose de moi-même et de beaucoup d’autres…
Hier, le 28 août, Joukoffsky et moi, nous avons dîné ensemble à l’hôtel de Russie. C’était hier le 98ème anniversaire de la naissance d’un assez célèbre bourgeois de Francfort, de Goethe. Mais je crois vraiment que nous avons été les deux seuls individus à Francfort qui ayons eu la bonhomie de nous être rappelé cet illustre anniversaire. Aujourd’hui J