Французский с Ги де Мопассаном. Избранные новеллы - Дегиль Ирина (серия книг .TXT) 📗
Que serait-il arrivé si elle n’avait point perdu cette parure (что бы произошло, если бы она не потеряла это ожерелье; arriver – приезжать; случаться)? Qui sait? qui sait (кто знает, кто знает)? Comme la vie est singulière, changeante (как капризна, как изменчива жизнь; singulier – единственный; своеобразный)! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver (как мало надо, чтобы погубить вас или спасти вас; perdre – терять; погубить)!
Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau elle s’asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d’autrefois, à ce bal, où elle avait été si belle et si fêtée.
Que serait-il arrivé si elle n’avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver !
Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées (как-то в воскресенье, когда она пошла прогуляться по Елисейским Полям; or – а; же; но вот; faire un tour – пройтись, прогуляться; tour, m – оборот; прогулка) pour se délasser des besognes de la semaine (чтобы отдохнуть от будничных дел; se délasser – отдохнуть, оправиться от усталости; se lasser – утомляться; las – усталый; besogne, f – дело; работа; труд), elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant (она вдруг заметила женщину, которая гуляла с ребенком; apercevoir; promener – водить гулять). C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante (это была госпожа Форестье, по-прежнему молодая, по-прежнему красивая, по-прежнему обворожительная; séduisant – соблазнительный, обольстительный; обворожительный; séduire – обольщать, прельщать; пленять).
Mme Loisel se sentit émue (госпожа Луазель почувствовала себя взволнованной; émouvoir – волновать, вызывать волнение; смущать; mouvoir – двигать; приводить в движение). Allait-elle lui parler (заговорить ли с ней)? Oui, certes (да, конечно). Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout (и сейчас, когда она за все заплатила, она ей скажет все). Pourquoi pas (почему бы и нет)?
Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.
Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas ?
Elle s’approcha (она подошла ближе; s’approcher – приближаться; подходить поближе; proche – близкий).
– Bonjour, Jeanne (здравствуй, Жанна).
L’autre ne la reconnaissait point (та ее не узнавала; reconnaître), s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise (удивляясь, что ее так бесцеремонно назвала эта горожанка; familièrement – фамильярно, вольно, развязно, бесцеремонно; bourgeois, m – буржуа; /уст./ горожанин). Elle balbutia (она прошептала):
– Mais… madame (но… госпожа)!… Je ne sais (я не знаю)… Vous devez vous tromper (вы, должно быть, ошиблись).
– Non. Je suis Mathilde Loisel (нет, я Матильда Луазель).
Elle s’approcha.
– Bonjour, Jeanne.
L’autre ne la reconnaissait point, s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia :
– Mais… madame !… Je ne sais… Vous devez vous tromper.
– Non. Je suis Mathilde Loisel.
Son amie poussa un cri (ее подруга воскликнула: «испустила крик»):
– Oh !… ma pauvre Mathilde, comme tu es changée (о, моя бедная Матильда, как ты изменилась)!…
– Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue (да, у меня были очень тяжелые дни, с тех пор как я тебя видела /в последний раз/; dur – твердый; тяжелый, трудный); et bien des misères (и много нужды; misère, f – нищета; нужда)… et cela à cause de toi (и это из-за тебя)!…
– De moi (/из-за/ меня)… Comment ça (как же так)?
Son amie poussa un cri :
– Oh !… ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !…
– Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue; et bien des misères… et cela à cause de toi !…
– De moi… Comment ça ?
– Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère (ты помнишь это брильянтовое ожерелье, которое ты мне одолжила, чтобы пойти на бал в министерство; fête, f – праздник).
– Oui. Eh bien (да, и что)?
– Eh bien, je l’ai perdue (что же, я потеряла его).
– Comment! puisque tu me l’as rapportée (как, ты же принесла мне его обратно; puisque – так как; /в восклицательном предложении/ ведь, же).
– Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère.
– Oui. Eh bien ?
– Eh bien, je l’ai perdue.
– Comment! puisque tu me l’as rapportée.
– Je t’en ai rapporté une autre toute pareille (я тебе принесла другое, точь-в-точь такое же; pareil – подобный, сходный). Et voilà dix ans que nous la payons (и вот десять лет мы за него платили). Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien (ты понимаешь, что это было нелегко для нас, у которых ничего не было; aisé – легкий, удобный)… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente (наконец с этим покончено, и я очень довольна; rudement – строго, сурово; очень, здорово; rude – шероховатый, шершавый; суровый, жесткий).
Mme Forestier s’était arrêtée (госпожа Форестье остановилась).
– Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne (ты говоришь, что ты купила брильянтовое ожерелье, чтобы заменить мое)?
– Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.
Mme Forestier s’était arrêtée.
– Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ?
– Oui… Tu ne t’en étais pas aperçue, hein (да, ты это не заметила, а)? Elles étaient bien pareilles (они были очень похожи; pareil/pareille – подобный, сходный).
Et elle souriait d’une joie orgueilleuse et naïve (и она улыбалась от гордой и простодушной радости; sourire – улыбаться; orgueil, m – гордость; naïf/naïve).
Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains (госпожа Форестье, очень взволнованная, взяла ее за обе руки).
– Oh! ma pauvre Mathilde (о, моя бедная Матильда)! Mais la mienne était fausse (но мое было фальшивым; faux/fausse – ложный; поддельный, фальшивый). Elle valait au plus cinq cents francs (оно стоило, самое большее, пятьсот франков; valoir – стоить, иметь цену)!…
– Oui… Tu ne t’en étais pas aperçue, hein? Elles étaient bien pareilles.
Et elle souriait d’une joie orgueilleuse et naïve.
Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.
– Oh! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !…
Mademoiselle Perle 2
(Мадемуазель Перль)